mardi 27 décembre 2016

JE TE PROMETS D’ÊTRE UNE GRANDE DAME, MAMAN !


1938-2016

Enfant, je me disais que tout est possible puisque c’est l’exemple que tu me donnais : tu trouvais toujours une solution à chaque problème qui survenait dans ta vie.
C’est toi qui réparais les téléviseurs quand papa était incapable d’y arriver lorsque vous aviez votre commerce d’appareils électroniques à Chûtes-aux-Outardes. J’étais très fière de toi : ma mère est la première femme au Québec à être « électronicienne ».  Ouf !
Lorsque je venais te voir à ton bureau pour que tu m’aides à faire mes devoirs de mathématique et que je te prenais à faire la comptabilité de la journée, je me disais que tu allais me donner tes mille et un trucs pour que je devienne comme toi : une experte en calcul.
À la maison, j’étais fascinée par tes « pouvoirs » que je ne manquais jamais de venter à mes amies : « Ma mère ‘’ fabrique ‘’ du pain. Elle sait aussi se servir d’un marteau, d’une scie à onglets, d’un gallon à mesurer. Pour ma mère, changer une fenêtre, c’est comme faire une tarte : c’est facile à faire. Mais ça, ce n’est rien ! Elle peint des paysages sur des toiles et fabrique des maisons de poupée. Donne-lui quelques mouchoirs, une épingle à cheveux, et elle ten fait une fleur. Oui, ma mère sait tout faire ! »  
Adolescente, je te trouvais dure : « Prépare la pâte à pizza, Manon. N’oublie pas de remplir la boîte à bois de buches1 pour que tu puisses allumer le poêle à bois demain matin. Va nourrir les animaux à cinq heures le matin. Fais la vaisselle avec ta sœur après le souper. Passe la tondeuse. Désherbe le jardin. »
Durant mes années d’étude, je t’en voulais : « Tu es capable de t’arranger sans moi, Manon. Débrouille-toi. Je ne peux t’aider financièrement. Tu trouveras une solution à tes problèmes. Trouve-toi un boulot d’été. Ramasse tes sous pour tes études. »
C’est beaucoup plus tard que j’ai compris ce que tu as fait : tu m’as obligée à devenir une femme responsable. Une femme responsable de ses choix. Tu m’as incitée à croire en moi, à croire en mes talents. Tu m’as montré à voir la vie dans tous ses aspects, notamment lorsqu’elle se sert de ses gros souliers pointus : elle fesse, et il faut alors savoir s’y préparer pour pouvoir en sortir grandi. Aujourd’hui, j’ai compris combien c’est précieux d’avoir une mère.    
Demain, l’on se verra une dernière fois. Demain, l’on se fera une dernière embrassade, et je te laisserai ensuite partir pour ton éternelle demeure.
Je te promets d’être une grande dame, ici-bas, maman. Je te promets de continuer à être une femme bienveillante. Je te promets de te faire honneur et de mettre, à bon escient, tous les talents que tu m’as transmis.
Je t’ai toujours aimé, maman. Et je continuerai à t’aimer éternellement. Merci de m’avoir donné la vie ! 
1. Nouvelle orthographe

mardi 13 décembre 2016

MOI AUSSI, MATIAS, JE DISAIS QUE JE VOULAIS MOURIR. MAIS, TOUT ÇA, C’EST MAINTENANT DU PASSÉ !




Cher Matias. 

Je t’écris cette lettre, car je pense que je peux t’aider sur ce que tu vis présentement puisqu’on a des choses en commun : on n’aime pas l’école, car on ne se trouve pas bon sur le français. Donc, cela baisse extrêmement notre estime personnelle.

Avant que je vois Manon, je détestais le français, je ne me sentais pas bon et, dans ma tête, je n’avais que des idées noires. En fait, j’étais anxieux parce que j’étais quasiment incapable d’écrire un seul mot sans faire de fautes : « L’école c’est plat on fait rin d’interessant j’aime casiment rin dans l’école. Oooohhh. L’école C’est platecon l’école C’est la pir plase ou veut etre silvouspai trouver un otre plasse que l’école AAAAAAAAAAAHHH !!!!!!! » Cela démontre pourquoi j’étais aussi découragé.

Aussi, je m’étais conditionné à me trouver des trucs pour ne pas faire mes devoirs et mes leçons de français : « Je faisais semblant de lire quand j’avais des lectures à faire. » De plus, je faisais un paquet de crises existentielles : « Je veux mourir. » Cela rendait ma mère anxieuse parce qu’elle m’entendait dire ‘’ je veux mourir ‘’.

Au début, avec Manon, c’était très dur, car j’avais l’impression que les méthodes que Manon m’enseignait étaient exigeantes et je ne comprenais pas à quoi cela allait me servir. Je détestais tellement le français que je n’avais jamais lu un livre de ma vie avant que je travaille avec Manon, car je pensais toute la journée à mon retour à la maison pour jouer aux jeux vidéos2 sur Xbox.

En vérité, j’étais extrêmement dépendant de mon jeu vidéo. Je ne pouvais plus m’arrêter de jouer, car j’aimais trop ça : « Je dois voir mon Xbox, sinon, je panique. C’est mon être cher ! » Cela prouve que j’étais devenu esclave de ma console. J’avais un deuil à faire sur les jeux vidéo parce que cela n’allait pas me donner un beau futur : « Je mennui a mourir […], il faut arêter l’école. » Cela démontre que les jeux me démotivaient sur mes apprentissages puisque je voulais arrêter complètement l’école.

Vers la fin des cours avec Manon, je ne voyais plus le français de la même manière : maintenant, je lis des livres. Et je le fais par moi-même, sans qu’on m’y oblige ! De plus, il y a eu un gros déclic cérébral : les liens ont commencé à se faire dans ma tête sur la matière. Je me suis mis à écrire de très belles phrases : « Isory, encouragée par ses parents, finit son examen avec succès4. » Cela prouve que, avec des images et une bonne méthode, que seule Manon a, on peut apprendre les notions de français comme les autres élèves, voire être meilleur que nos pairs.

Avant que je travaille avec Manon, je ne faisais pas mes devoirs, mais, maintenant, je les fais et je les fais bien : « Sur mon texte donné en devoir ‘’ Ça n’existe pas ‘’, j’ai demandé de l’aide à Manon au lieu de le ‘’ butcher ’’. » Cela prouve que les choses ont changé pour moi et qu’elles peuvent aussi changer pour toi, mon cher Matias.

En Terminant, Matias, dans les moments difficiles, je voudrais que tu lises ceci. Je l’ai composé pour moi, et ça m’a aidé à continuer à persévérer sur le redressement de mes apprentissages du français. Maintenant, je te l’offre :
Le français est comparable à un lion dans sa tête : il fait peur quand il surgit. Le combat commence. C’est la crise. On frappe quelqu’un. On s’enfuit. On dit à ses parents qu’on veut mourir. Puis, à un moment donné, il se fait un déclic dans la tête. Le lion devient alors ton ami : tu aimes faire du français, et le français t’aime.
Benjamin C.
Il ne faut jamais lâcher, Matias, parce que ça va t’arriver, à un moment donné, à toi aussi, le déclic dans ta tête. À partir de ce moment-là, au lieu de dire que tu veux mourir, tu diras, au monde entier, que tu as une formule 1 dans la tête : tu seras fier de toi. Tu seras fier de ce que tu es !

Benjamin C., élève de 6e année.


1.       Extrait de texte qu’a écrit Benjamin en 2015 avant que je redresse ses apprentissages du français.
2.       Rectification de l’orthographe
3.       Extrait de texte qu’a écrit Benjamin en 2015 avant que je redresse ses apprentissages du français.
4.       Phrase qu’a écrite Benjamin à la fin de nos cours, en 2016.

Manon Éléonor Rossignol,
Chercheuse indépendante en enseignement du français par des processus métacognitifs pour
l’apprenant TDA(H)
Rédactrice, correctrice-réviseure,
Romancière
manoneleonor.blogspot.ca



dimanche 4 décembre 2016

L’ENFANT TDA(H) : « J’EN AI MARRE DE MA JEUNE VIE ! J’EN AI MARRE DE VOULOIR MOURIR ! », VINGTIÈME POST, PARTIE III

Le compteur tourne : les journées scolaires passent et l’enfant TDA(H) cherche à se rapprocher plus vite de son objectif. Il veut se sentir comme ses pairs sur ses apprentissages du français.

Il se met donc de la pression : « Mes parents paient une fortune pour que je progresse sur mes apprentissages du français, pour que je devienne comme mes pairs, mais je n’arrive toujours pas à bien écrire une phrase. En fait, l’on ne m’a pas enseigné de méthodes efficaces pour que j’y arrive seul. Alors, comment vais-je faire pour écrire un texte ? Un jour où l’autre, je vais devoir leur dire, à mes parents, que je n’y arrive pas. C’est trop dur, tout ça.  Je veux mourir ! »

Au bout d’un moment, l’enfant scelle son sort : « L’on va devoir me prouver que je peux devenir efficient sur ma compréhension de texte pour que je me dévêtisse de ma chape de plomb. L’on va devoir me prouver que je peux parvenir à écrire de bons textes et à bien en faire la correction pour que je l’enlève de sur mon dos, ma chape de plomb, car j’en ai marre que ma mère me fasse voir un paquet de professionnels. J’en ai marre qu’elle cherche à me trouver quelque chose qui ne tourne pas rond chez moi.

J’en ai marre de ma jeune vie. J’en en marre d’avoir envie de mourir ! Ce que je veux, c’est être comme les autres : je veux être fier de moi. C’est simple, non !  Je veux être capable de comprendre ce qu’on m’enseigne dans ma langue maternelle. Je veux être capable de bien l’écrire, ma langue française. Et je veux être capable de bien m’exprimer dans ma langue. Mais personne ne me donne la solution pour que j’y parvienne. Pis encore : personne ne comprend que le système scolaire, il est comme le TDA(H), car il va à cent à l’heure sur les apprentissages du français. Il va trop vite. C’est pour cela, pour tout cela que je dis que je veux mourir. Mais personne ne l’entend ! »

L’ENFANT TDA(H) : « JE NE VEUX PLUS MOURIR ! DÉSORMAIS, JE VEUX VIVRE », VINGTIÈME POST, PARTIE IV

    Manon Éléonor Rossignol,
    Chercheuse indépendante en enseignement du français par des processus métacognitifs pour
    l’apprenant TDA(H)
    Rédactrice, correctrice-réviseure,
    Romancière
    manoneleonor.blogspot.ca


lundi 28 novembre 2016

L’ENFANT TDA(H) : « JE ME COMPORTE MAL EN CLASSE, MAIS PERSONNE NE LE COMPREND. JE VEUX MOURIR ! », DIX-NEUVIÈME POST, PARTIE II



Un jour, l’enfant TDA(H) apprend qu’il va commencer à voir une orthopédagogue une fois la semaine pour qu’elle l’aide à redresser ses apprentissages sur son orthographe.

L’enfant reçoit la nouvelle comme un coup de masse et revêtit aussitôt sa chape de plomb : « Le peu d’amis que j’ais vont apprendre ça ! Ils vont s’apercevoir que je vois une « spécialiste » parce que j’orthographie mal mes mots… dans ma langue maternelle, en plus. Ça y est ! Ils vont me rejeter. Ils vont penser que je suis stupide. Ils vont penser que je ne suis pas intelligent. Je veux mourir ! »

Quelques jours plus tard, en arrivant de l’école, l’enfant ouvre la porte de la maison et voit sa mère, faisant le pied de grue dans la cuisine. Elle affiche un air de mécontentement : la directrice de l’école a envoyé un courriel à sa mère en matinée sur le comportement désobligeant qu’il a eu aujourd’hui durant son cours de français, et celle-ci veut lui en parler, bien sûr. Vêtu de sa chape de plomb, le visage encapuchonné, l’enfant écoute sa mère avec peu d’attention, comme s’il s’agissait d’un bruit de fond, une musique d’ascenseur, en fait, en se disant qu’ « il veut mourir ».  

Comme pour lui rendre les choses plus difficiles à vivre qu’elles ne le sont déjà, au cours des semaines qui suivent, lors de ses rencontres avec la « spécialiste », bien que celle-ci l’aide à s’améliorer sur son orthographe, l’enfant continue de se sentir incompétent sur son écriture et sur sa compréhension de texte. 

Cela lui donne l’impression de s’éloigner de son objectif : « Les textes narratifs que ma professeure me demande de lire deviennent de plus en plus difficiles à analyser ; les situations d’écriture sont plus complexes à rédiger, sans compter que j’écris comme un pied et que je fais plusieurs erreurs de syntaxe dans mes productions écrites. Je n’y arriverai jamais. Je ne parviendrai jamais à me sentir comme mes pairs sur mes apprentissages du français. Je ne veux plus aller à l’école… Je veux mourir ! »


     Manon Éléonor Rossignol,
     Chercheuse indépendante en enseignement du français par des processus métacognitifs pour
     l’apprenant TDA(H)  
     Rédactrice, correctrice-réviseure,
     Romancière
     manoneleonor.blogspot.ca




mardi 22 novembre 2016

L’ENFANT TDA(H) : « JE VEUX MOURIR ! » DIX-HUITIÈME POST, PARTIE I






Se sentir incompétent dans sa langue maternelle est un sentiment très difficile à vivre pour un enfant TDA(H), sentiment qu’il ressent dès son primaire. Au premier cycle du primaire, en fait.

À partir de cet instant, à partir du moment où l’enfant se sent différent de ses pairs, il achète l’idée qu’il ne peut pas se comparer aux autres. Il achète l’idée qu’il n’est pas bon, qu’il n’est pas intelligent. Dès lors, l’enfant s’approprie « une chape de plomb », chape qu’il enfile dès qu’il se sent menacé dans son estime personnelle dangereusement fragilisée.

C’est le début d’un nouveau conditionnement qui prend place, conditionnement de survie, cimenté par les nombreuses interventions professionnelles, lesquelles l’incitent vite à enfiler sa chape de plomb, notamment à partir du moment où le neuropsychologue l’évalue : « J’ai un cerveau qui ne me permet pas de m’identifier à mes pairs dans ma langue maternelle, car un professionnel a remis un rapport long comme le bras à mes parents dans lequel il a écrit que je suis TDA(H). »

À l’école, la direction remet un plan d’intervention à ses parents, ce qu’il apprend, bien sûr !  Vite comme l’éclaire, l’enfant enfile sa chape de plomb : « L’on m’a étiqueté à l’école, et mes pairs vont s’en rendre compte. C’est trop dur ! Je veux mourir ! »

L’ENFANT TDA(H) : « JE ME COMPORTE MAL EN CLASSE, MAIS PERSONNE NE LE COMPREND. JE VEUX MOURIR ! », DIX-NEUVIÈME POST, PARTIE II

     Manon Éléonor Rossignol,
     Chercheuse indépendante en enseignement du français par des processus métacognitifs pour      
     l’apprenant TDA(H)
     Rédactrice, correctrice-réviseure,
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jeudi 17 novembre 2016

LE PARENT DE L’ENFANT TDA(H) : PAS SI CAPITAINE CROCHET QUE ÇA, FINALEMENT ! DIX-SEPTIÈME POST, PARTIE II



Se servir de l’humour procure un avantage au parent lorsqu’il communique avec son adolescent, bien que ça ne soit pas toujours facile à faire :

« Peut-être me perçois-tu comme le Capitaine Crochet lorsque je te tiens des propos sur tes devoirs, sur tes leçons ou sur tes résultats scolaires ! Je peux le comprendre et je ne cherche pas à en changer la perception ; l’adolescence est un passage obligé difficile à traverser puisqu’elle provoque des conflits intérieurs chez le jeune. Et tu n’en fais pas exception.

Cela dit, c’est à toi que revient la tâche d’apprendre à te conscientiser sur tes émotions lorsqu’elles montent en toi et qu’elles te causent des conflits intérieurs ou qu’elles t’incitent à adopter des comportements conditionnés qui te poussent à ne pas faire tes devoirs de français, comportements que tu as conditionnés au fil des années pour protéger ton estime de toi, ton trouble d’apprentissage t’incitant à le faire.

Autrement dit, tu gagneras de la maturité émotionnelle en t’exerçant à identifier tes comportements conditionnés, puisque cela te permettra d’identifier les sentiments qui les accompagnent. Au bout d’un certain temps, tu en verras les bénéfices. Par exemple, lorsqu’un adulte te critiquera sur un de tes comportements, tu chercheras à comprendre ce qui l’a motivé à le faire, plutôt que de te sentir offenser, pis encore, te choquer contre lui. En fin de compte, en cherchant à atteindre une maturité émotionnelle, tu apprendras à mieux te connaître, et c’est cette connaissance de toi qui te procurera un sentiment de sécurité intérieure.

Toutefois, au cours de cette période « d’entraînement émotionnel », si tu sens que tu perds pied, que tu perds le contrôle de ta vie et que tu as besoin d’en parler à quelqu’un, tu peux venir me voir. J’incarnerai le rôle de Nana, la chienne adorée de Peter Pan ! Trêve de plaisanteries, mon grand. Je suis là pour toi si tu sens le besoin de parler à quelqu’un. Mais tu peux aussi choisir une autre personne que moi pour le faire, un adulte bienveillant sur qui tu peux compter, par exemple. Voilà ! Je te laisse penser à tout cela. Je t’aime très fort. »

Après un certain temps, un climat de respect s’installe : le parent laisse l’adolescent diriger son navire, et l’adolescent parvient à garder le cap.

En fin de compte, James Crochet n’a rien de bien méchant et Peter Pan accepte de grandir. Comme quoi la réalité peut parfois dépasser la fiction !


     Manon Éléonor Rossignol,
     Chercheuse indépendante en enseignement du français par des processus métacognitifs pour
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jeudi 10 novembre 2016

LE PARENT DE L’ENFANT TDA(H), L’INCARNATION MÊME DU CAPITAINE CROCHET, SEIZIÈME POST, PARTIE I

L’adolescent perd de vue le rôle que joue le parent, soit un adulte qui l’encadre. Il le perçoit comme un être doté d’une personnalité froide, dure et tranchante, l’incarnation même du Capitaine Crochet, quoi ! Un être dominant, rationnel, qui lui laisse peu de place sur son monde imaginaire, sur tout ce qui lui rappelle le monde qu’il vient à peine de quitter, c’est-à-dire son enfance.

Le parent doit alors apprendre à communiquer différemment avec son adolescent. Il doit lui tenir des propos objectifs sur ses apprentissages, établir les faits sur son comportement sur ses apprentissages, tout en lui faisant sentir qu’il comprend bien qu’il est désormais à la barre de son navire, mais qu’il y a des eaux où il doit éviter de naviguer : les limites du parent et les règles familiales.

L’adolescent doit comprendre qu’il y a des limites qu’il ne doit pas dépasser et des règles familiales qu’il doit respecter, que le parent a préétablies, bien sûr. En d’autres mots, le parent apprend à responsabiliser son adolescent sur ses actes et sur ses comportements, tout en lui faisant comprendre qu’il a des valeurs qu’il tient à faire respecter.

LE PARENT DE L’ENFANT TDA(H) : PAS SI CAPITAINE CROCHET QUE ÇA, FINALEMENT ! DIX-SEPTIÈME POST, 2e PARTIE 


Manon Éléonor Rossignol,

      Chercheuse indépendante en enseignement du français par des processus métacognitifs pour
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vendredi 4 novembre 2016

L’ADOLESCENT TDA(H) : « J’AI LE GOÛT DE FESSER LE MUR ! » QUINZIÈME POST, PARTIE IV

 

Le parent doit apprendre à interpréter les comportements de son adolescent, notamment sur ses réactions survoltées qu’induit le développement de son cerveau. En voici quelques exemples :
  • Mon adolescent me tient des propos injurieux lorsque je lui demande de mettre de l’ordre dans sa chambre.
  • Il pique une crise chaque fois que je viens cogner à sa porte de chambre.
  • Il s’embarre longtemps dans la salle de bain et refuse de céder la place aux autres membres de la famille.
  • Il sort de la maison par la fenêtre de sa chambre – ou par une autre manière – lorsque je lui impose une conséquence.
  • Il me défie lorsque je lui impose une conséquence.
  •  Il est à couteau-tiré dans l’auto avec son frère et sa sœur en fin de journée scolaire.
  • Il brandit son poing à son frère lorsque celui-ci l’agace sur son acné.
  • Il me rit au visage lorsque je lui fais voir qu’il me manque de respect.
  • Il ne respecte pas les règles familiales.
En somme, le parent comprend très vite qu’il est ici question de recherche identitaire, de désir de contrôle sur une situation, plutôt que de protection de l’estime de soi.


LE PARENT DE LENFANT TDA(H) : L’INCARNATION MÊME DU CAPITAINE CROCHET, SEIZIÈME  POST PARTIE I


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mercredi 2 novembre 2016

LES MILLE ET UN TRUCS DE PETER PAN : « COMMENT ÉVITER DE FAIRE SES DEVOIRS DE FRANÇAIS ! » ÇA, L’ADOLESCENT TDA(H), EN CONNAIT TOUT UN CHAPITRE, QUATORZIÈME POST, PARTIE III


1re mouture1


Voici des exemples de réflexes conditionnés qu’adopte un adolescent TDA(H)  sur ses apprentissages du français lorsqu’il se trouve dans le feu de l’action. Il s’agit de partages de mamans d’adolescent TDA(H) :

  • Enfant, mon garçon me répliquait tout le temps qu’il préférait faire seul ses devoirs lorsque je cherchais à l’aider à les faire. La plupart du temps, il les faisait sans y mettre de l’assiduité. Autrement dit, il les faisait pour s’en débarrasser.
  • Lorsque je lui demandais où il en était, sur ses devoirs de français, mon enfant me répondait tout le temps qu’il avait fini de les faire. Si je lui demandais de me les montrer, il me disait qu’il les avait déjà mis dans son sac d’école.
  • Mon enfant me contredisait tout le temps sur les devoirs de français que son professeur lui demandait de faire le soir, en m’affirmant qu’il pouvait les faire le lendemain, en classe.
  • Il me disait très souvent qu’il n’avait pas de devoir à faire à la maison.
  • Lorsque je lui demandais comment ça s’était passé, son examen de français, mon enfant me répondait toujours la même chose : « Très bien. Je l’ai trouvé assez facile à faire. »
  • Ça arrivait qu’il me mente lorsque je le questionnais sur ses devoirs de français à faire à la maison : « Je n’en ai pas », me répondait-il.
  • Mon adolescent me prétendait souvent que son enseignante n’avait pas eu le temps de corriger l’examen lorsque je lui en demandais le résultat.
  • Lorsque je lui montrais le mémo que l’enseignante m’avait envoyé plus tôt en journée pour m’informer qu’il avait eu un résultat catastrophique sur son examen de français, mon adolescent me répondait qu’« il avait raté son examen parce qu’il n’avait pas pris le temps d’étudier les jours précédents l’examen ».
  • Sur son incompréhension des notions enseignées en classe, il mettait ça souvent sur le dos de la professeure, prétextant qu’elle les enseignait mal.

 En somme, les parents doivent établir des liens entre les comportements inadéquats qu’a adoptés son adolescent au fil des années et les tâches qu’il a cherché à éviter de faire pendant tout ce temps. Lorsqu’ils y arrivent, les parents comprennent vite que leur adolescent s’est conditionné à adopter ces comportements parce qu’il était motivé à le faire, soit protéger son estime personnelle parce qu’il a commencé très vite à avoir de la difficulté à comprendre les notions de français à l’étude en classe.

  4e PARTIE : L’ADOLESCENT TDA(H) : « J’AI LE GOÛT DE FESSER LE MUR ! » QUINZIÈME  POST

1.     Ce terme signifie que je dois réviser ce texte. 


Manon Éléonor Rossignol,
Chercheuse indépendante en enseignement du français par des processus métacognitifs pour
l’apprenant TDA(H)
Rédactrice, correctrice-réviseure,
Romancière
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manoneleonor@videotron.ca



mardi 1 novembre 2016

PETER PAN DONNE DU FIL À RETORDRE À SES PARENTS : LES COMPORTEMENTS CONDITIONNÉS DE L’ADOLESCENT TDA(H), TREIZIÈME POST, PARTIE II


Les parents doivent se remémorer comment était leur enfant TDA(H) sur ses apprentissages du français avant qu’il entre dans sa période d’adolescence.

Il s’agit de comportements conditionnés que l’enfant développe au fil des années pour éviter de s’investir dans ses apprentissages du français parce qu’il se sent incompétent, une forme de « compensation à être »,  ce qui, très vite, l’amène à détester le français puisque cette matière l’a incité à éviter de se comparer à ses pairs. Autrement dit, le français l’a incité à jeter par-dessus bord son système d’émulation, le berceau de l’estime de soi de l’être humain.

3e PARTIE : LES MILLES ET UN TRUCS DE PETER PAN : […] QUATORZIÈME  POST


      Manon Éléonor Rossignol,
      Chercheuse indépendante en enseignement du français par des processus métacognitifs pour
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lundi 31 octobre 2016

PETER PAN EN PLEINE PUISSANCE : L’ADOLESCENT TDA(H), PARTIE I, DOUZIÈME POST




  
Ce ne serait pas merveilleux d’avoir un enfant ! La réflexion des parents qui ont un enfant TDA(H) est… disons plus illustrée : « Oubliez Alice au pays des merveilles et pensez plutôt au capitaine James Crochet et à Peter Pan », auraient-ils envie de leur dire, à ces couples qui rêvassent d’une belle petite vie de famille.

Si, dans l’histoire de Peter Pan, c’est un crocodile qui s’empare du bras du Capitaine Crochet, eh bien, dans la vraie vie, c’est l’enfant TDA(H) qui, prenant des allures de Peter Pan, grignote les nerfs de ses parents dès qu’il entre dans sa période d’adolescence.

C’est vrai ! L’adolescent TDA(H) donne du fil à retordre à ses parents.  À la moindre petite remarque de leur part, l’adolescent TDA(H) se met à crier contre eux, leur siphonnant au passage leur énergie. Pis encore : il leur lance un raz-de-marée d’insultes. Peter Pan s’affirme. Et il le scande haut et fort.

Déboussolés par l’attitude de leur adolescent TDA(H), les parents ne savent plus comment se comporter avec leur jeune qui cherche à tout prix à prendre le contrôle de sa vie. Et ils craignent qu’il rompe l’équilibre familial, équilibre qu’ils peinent à maintenir en place d’année en année. Survivre est le mot-clé pour les parents.

Et pour cela, les parents doivent apprendre à interpréter avec efficience les réactions de leur adolescent TDA(H) : mon enfant agit-il par opposition sur ses apprentissages, un trait de caractère qui se développe chez tous les enfants TDA(H), ou s’agit-il d’une incapacité de se contrôler sur ses émotions, une réaction due à son cerveau que finit de se développer à l’adolescence ?

  2e PARTIE : PETER PAN ET L’ART D’ÉVITER DE FAIRE SES DEVOIRS […] TREIZIÈME  POST

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mercredi 26 octobre 2016

L’ADOLESCENT TDA(H) SE SERT DE SON PARENT COMME « SOUPAPE D’ÉCHAPPEMENT » ! ONZIÈME POST

Votre adolescent TDA(H) sait qu’il doit se comporter de façon convenable durant les heures de classe, ce qui lui demande de faire des efforts substantiels sur le contrôle de ses émotions. Bien sûr, en fin de journée, il se sent épuisé. Et, lorsqu’il rentre à la maison, au moindre coup de vent, ne serait-ce qu’un seul commentaire de votre part, il devient irascible. En somme, vous lui servez de soupape d’échappement, puisqu’il ressent un trop plein d’émotions, émotions qu’il cherche à évacuer. C’est pour lui une question de « survie émotionnelle ».

    Manon Éléonor Rossignol,
    Chercheuse indépendante en enseignement du français par des processus métacognitifs pour
    l’apprenant TDA(H)
    Rédactrice, correctrice-réviseure,
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mardi 25 octobre 2016

LES RÉACTIONS SURVOLTÉES DE MON ENFANT TDA(H) ME DONNENT LE MAL DE MER ! DIXIÈME POST




En voyant votre adolescent TDA(H) vous péter une coche, vous vous dites ceci : « Ça doit être un surplus d’hormones. » Ou ceci, lorsqu’il commet une bévue : « Non, mais, il le fait exprès ! » Eh bien, jetez l’ancre : il n’est pas question d’hormones pas plus qu’il n’est question de mauvaises intentions volontaires !

Alors, à quoi devez-vous attribuer la faute des réactions survoltées de votre adolescent ou la cause de ses actions parfois si répréhensibles que vous en avez le « mal de mer » ? À son cerveau.

En effet, à l’adolescence, le cerveau continue de se développer, et votre adolescent TDA(H) compose mal avec les « tempêtes réactionnelles » que cela provoque en lui, ce qui l’incite à interpréter les faits de façon subjective. Autrement dit, il rationalise avec difficulté les événements qui se produisent dans son quotidien. Aussi, comme il a l’impression de trébucher à travers la vie, et faute d’être capable d’y voir clair, il vit sa vie à travers son ressenti.

       Manon Éléonor Rossignol,
              Chercheuse indépendante en enseignement du français par des processus métacognitifs pour
              l’apprenant TDA(H)
              Rédactrice, correctrice-réviseure,
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mardi 18 octobre 2016

LE PARENT DE L’ENFANT TDA(H) : « SAC À PAPIER ! PLUS JE M’OPPOSE À L’OPPOSITION DE MON ENFANT, PIRE C’EST : IL S’OPPOSE ENCORE PLUS. » NEUVIÈME POST



Désespéré, le parent ne sait plus quoi faire sur les comportements désobligeants qu’adopte son enfant TDA(H). Dès lors, malgré lui, il commence à se résigner, pis encore, à s’opposer à l’opposition de son enfant, attitude improductive puisque l’enfant doit inévitablement traverser une période de développement cruciale de sa vie pour devenir adulte : l’adolescence. Et le comportement d’opposition en fait partie.

« Que dois-je faire alors lorsque mon enfant TDA(H) s’oppose à mes demandes ? », me demande le parent.  « Vous devez en prendre conscience et lâcher prise », lui dis-je. « Mais ça ne change rien au problème : mon enfant va continuer à s’opposer. » « Exactement ! »

Le parent doit s’entraîner à s’écouter penser. Il doit s’entraîner à écouter ses propos sur son enfant au moment où celui-ci s’oppose, peu importe la raison pour laquelle il le fait, avant de penser lui imposer une conséquence. C’est le réflexe que le parent doit apprendre à développer s’il veut changer le cours de l’histoire de sa vie familiale : s’entraîner à s’écouter penser au lieu de laisser ses réactions le dominer. Ce n’est que comme cela qu’il finira par devenir efficient sur ses interventions sur son enfant, c’est-à-dire adopter une attitude objective envers lui lors des situations de crise sur ses devoirs de français. 


      Manon Éléonor Rossignol,
      Chercheuse indépendante en enseignement du français par des processus métacognitifs pour
      l’apprenant TDA(H)
      Rédactrice, correctrice-réviseure,
      Romancière
      manoneleonor.blogspot.ca
      manoneleonor@videotron.ca




mercredi 12 octobre 2016

L’ENFANT TDA(H) : « ET SI JE N’ÉTAIS PAS INTELLIGENT ! » HUITIÈME POST


L’enfant TDA(H) met en place des mécanismes de défense pour préserver son estime personnelle lorsqu’il se sent « menacé » sur cet aspect de sa vie. C’est le principe de l’entonnoir : plus il se questionne sur ses capacités intellectuelles, plus il cherche à éviter de se questionner, ce qui l’incite à se comporter différemment sur ses apprentissages. Comme résultat : il ne met jamais d’effort pour atteindre son objectif ; lorsqu’il obtient un mauvais résultat, il justifie son manque de performance au manque d’effort plutôt qu’à un manque d’aptitude ; s’il ne remet pas un travail dans les délais requis, il évite de se questionner parce que, s’il le faisait, il devrait montrer ce dont il est capable sur ses capacités réelles, ce qu’il cherche à éviter à tout prix.

En somme, l’enfant TDA(H) cherche à éviter de se confronter à ses limites pour ne pas avoir à répondre à une question fondamentale sur lui : si j’obtiens de mauvais résultats, cela voudra dire que je ne suis pas intelligent. C’est pourquoi il est si difficile de reconditionner le comportement d’un enfant sur ses apprentissages du français.

Le parent doit donc faire preuve de bienveillance sur ses interventions avec son enfant lorsqu’il le reconditionne sur son comportement sur ses apprentissages du français. Il n’y a pas à s’en sortir de là : il doit faire preuve de bienveillance !


      Manon Éléonor Rossignol,
      Chercheuse indépendante en enseignement du français par des processus métacognitifs pour
      l’apprenant TDA(H)
      Rédactrice, correctrice-réviseure,
      Romancière
      manoneleonor.blogspot.ca

      manoneleonor@videotron.ca


mardi 11 octobre 2016

RECONDITIONNER UN ENFANT TDA(H) SUR SON COMPORTEMENT SUR SES APPRENTISSAGES DU FRANÇAIS, C’EST LE CHAOS ! SEPTIÈME POST




Lorsque l’enfant TDA(H) jette son système d’émulation par-dessus bord, il faut l’aider à le réinstaurer. Pour y arriver, il faut l’amener à se reconditionner sur ses réflexes d’apprentissage, autrement dit, sur les comportements qu’il a développés et qui lui permettent d’éviter d’exécuter ses tâches, notamment celles qui se rapportent au français.  

Bien sûr, au début, lorsqu’un parent s’applique à reconditionner son enfant sur ses apprentissages du français, ça se fait dans le chaos, et l’enfant se sent mal à l’aise sur son nouvel encadrement. Mais, étrangement, même s’il n’obtient pas immédiatement les résultats escomptés sur ses résultats de français et bien qu’il se sente dérouté, l’enfant s’applique à la tâche sur ses apprentissages dans son nouvel encadrement, et sa motivation « renouvelée » se trouve intacte.


   Manon Éléonor Rossignol,
   Chercheuse indépendante en enseignement du français par des processus métacognitifs pour
   l’apprenant TDA(H)
   Rédactrice, correctrice-réviseure,
   Romancière
   manoneleonor.blogspot.ca

   manoneleonor@videotron.ca