Le parent se sent
très souvent démuni devant l’attitude de son enfant sur ses apprentissages en
français, surtout, lorsque celui-ci est aux prises avec un trouble déficitaire
de l’attention TDA(H) : « C’est toujours la même histoire ! Mon
enfant se sert de mille et une excuse pour ne pas faire ses devoirs de
français. Parfois, il me ment, espérant s’en sauver. Ce ne sont pas les valeurs
que je lui ai enseignées. Pourquoi agit-il de cette manière ? » « Très
simple : votre enfant se conditionne à ce type de comportement parce que
quelque chose le motive à la faire. » C’est bien-là une conversation qui m’est
familière. Et c’est la raison pour laquelle j’ai décidé de vous écrire cet
article. J’élabore ici sur la mécanique de la motivation et sur la manière de
baliser un enfant TDA(H) pour qu’il se mobilise sur ses apprentissages en
français.
La mécanique de la motivation
Comment ça
fonctionne au juste, la motivation ? Ce concept est très simple à
comprendre, en réalité. En fait, tout repose sur l’estime de soi. Très tôt, au
primaire, l’enfant TDA(H) sent naître en lui une crainte, celle de vivre l’échec,
un sentiment qui l’incite à mettre en place des mécanismes de défense dans le
but de se préserver, mécanismes dont le processus s’accélère dès qu’il frôle la
note de passage en français. À partir de cet instant, il ne met plus l’effort
pour atteindre son objectif. Il justifie son manque de performance en français
au manque d’effort plutôt qu’à un manque d’aptitude et évite ainsi une remise
en question profonde qui peut porter atteinte à son estime de lui.
Mais pourquoi le
fait-il ? Pourquoi tente-t-il d’éviter cette remise en question ?
L’enfant TDA(H) le fait parce que réaliser un travail dans les délais requis,
c’est montrer ce dont il est capable et c’est aussi répondre à une question
fondamentale sur ses capacités réelles. Ainsi, en n’étudiant qu’à moitié,
en niaisant en classe, en se trouvant plein d’excuses, l’enfant ne mesure
jamais pleinement ses capacités parce que, s’il le faisait, il serait confronté
à se questionner : « Si je fournissais les efforts, que je donnais le
maximum de moi-même, que se passerait-il ? Quel résultat
obtiendrai-je ? »
En somme, c’est
pour lui une façon d’éviter de se confronter à ses limites. C’est une façon
d’éviter d’obtenir la réponse à la question fondamentale : si j’obtenais
de mauvais résultats, cela voudrait-il dire que je ne suis pas
intelligent ?
« C’est bien beau
tout cela, mais que fait-on ? » me demande alors le parent. « Apprenez à
interpréter différemment les comportements de votre enfant, c’est-à-dire à
partir d’un nouveau point de vue : la motivation. »
En effet, le
parent doit apprendre à regarder toute situation quelle qu’elle soit sous
l’angle de la motivation sur son enfant et sur ses apprentissages en français,
car qu’il mente, qu’il manipule ou qu’il pique une crise, l’enfant adopte ce
type de comportement pour préserver son estime de lui. En se positionnant de
cette manière, en regardant les réactions de son enfant à travers le filtre de
la motivation, le parent s’ouvre une voie, la voie de l’empathie, cette faculté
intuitive de se mettre à la place d’autrui, de percevoir ce qu’il ressent, un
état d’être indispensable et salutaire, car, ensuite, le parent doit passer à
l’étape de la mobilisation de son enfant sur ses apprentissages en
français.
Arrivé à cette
étape, le parent doit établir la réalité sur son enfant : « Dans les
faits, en ce moment, mon enfant ne se mobilise pas sur ses apprentissages en
français. » Un constat qu’il trouve difficile à faire. En fait, c’est
ici que le bât blesse, car le parent réalise que plus son enfant cherche à
éviter de se mobiliser, plus celui-ci est motivé à éviter de se prendre en
main. Le parent devient dès lors subjectif, perdant de vue que, la réalité, son
enfant cherche à la fuir à tout prix pour éviter non pas de se prendre en main,
mais d’affronter la situation, laquelle, s’il s’y mettait, l’amènerait à
obtenir la réponse à la question très compromettante : « Si je
fournissais tous les efforts sur mes apprentissages en français et que j’échouais,
cela voudrait dire que je suis cancre. »
Autrement dit,
pour être efficient, un parent doit d’abord s’entraîner à interpréter les comportements de son enfant avec objectivité sous l’angle de la motivation.
Rendu là, le
parent doit intégrer le concept de rigueur et de constance dans son mode de
vie. Il est fondamental qu’il y parvienne. Bien sûr, l’enfant TDA(H) réagit à
cette modulation d’encadrement. Et c’est là que le parent met en application ce
concept, usant tantôt de rigueur, tantôt de constance.
À titre d’exemple,
voyons le scénario suivant : un enfant se met à pleurer, prétextant ne rien
comprendre à son devoir de français. Connaissant son parent, sachant qu’il
fondra comme neige au soleil, l’enfant s’attend à ce qu’il le dispense de sa
séance de devoir, prédiction qui se confirme peu après puisque le parent
abdique, lui précisant toutefois qu’il devra s’y mettre après l’heure du
souper. Bien sûr, le repas une fois terminé, l’enfant se sert d’une autre
stratégie pour éviter de faire son devoir de français.
Modifions à
présent quelque peu le scénario. Dans ce cas de figure, le parent applique le
concept de rigueur lorsque l’enfant se met à pleurer : « Je te laisse te
calmer. Après cela, l’on regarde ce que tu ne comprends pas sur ton devoir de
français. Prends tout ton temps. Je vais en profiter pour nous concocter un
chocolat chaud. » À tout coup, l’enfant explose. Les pleurs se muent en colère,
et c’est ici que la constance prend le relai : « Je te laisse passer
ta colère, et l’on s’y met ensuite », lui lance le parent. Surpris de ne pas
obtenir gain de cause, l’enfant se sert d’une nouvelle stratégie : la ‘’bougonnerie‘’. Frappant du pied, il prend la direction de sa chambre, ouvre la
porte qu’il referme derrière lui, en prenant soin, bien sûr, de la faire
claquer. Mais peu après, l’enfant sort de sa chambre et va retrouver son
parent, comprenant qu’il doit faire face à la situation. C’est le début de la
résilience : l’enfant commence à adopter un comportement dit résilient.
En somme, ce
nouvel encadrement incite l’enfant à gagner en maturité émotionnelle, la clé
d’une porte qui lui donne accès à sa mobilisation sur ses apprentissages en
français. Et cette clé, c’est le parent qui la lui remet. Autrement dit, c’est
au parent à qui revient la tâche d’amener son enfant à se mobiliser.
Lorsqu’il y
parvient, le tuteur de français spécialisé en métacognition amène l’enfant à
progresser dans sa mobilisation : il lui remet un GPS, le GPS pour apprenant TDA(H)©, lequel lui sert de guide sur ses
apprentissages en français, ainsi que du matériel pédagogique spécialisé. Une
nouvelle page s’ouvre pour l’apprenant qui découvre alors un univers inconnu
jusqu’ici : le matériel pédagogique répond au besoin de son cerveau, et
l’enfant arrive enfin à comprendre chaque notion enseignée.
Le tuteur vient
ainsi d’implanter le système d’émulation, lequel favorise l’amour-propre chez
l’apprenant, ce sentiment qui l’amène à se choisir, à s’estimer.
En conclusion,
penser qu’un tuteur de français spécialisé en métacognition puisse à lui seul
redresser la barre sur les apprentissages d’un apprenant TDA(H) est une utopie.
Qui plus est, lorsqu’il commence à travailler avec l’apprenant, celui-ci est stigmatisé et accuse
souvent des années de retard en français. Autrement dit, l’apport du parent, sa
participation, est sine qua non à la
réussite de ce projet. En fait, seule une étroite collaboration entre le parent
et le tuteur spécialisé en métacognition permet d’amener l’apprenant TDA(H) à se
mobiliser sur ses apprentissages en français, une collaboration qui demande du doigté, de la tolérance et de l’engagement envers les deux parties. Comment savoir qu’ils y
parviennent ? Très simple : l’enfant finit par se mobiliser sur sa
réussite en français.
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