samedi 18 avril 2015

JE SUIS À BOUT ! MON ENFANT EST TDAH ET IL SE TROUVE TOUT PLEIN DE RAISONS POUR ÉVITER DE FAIRE SES DEVOIRS DE FRANÇAIS.



Le parent se sent très souvent démuni devant l’attitude de son enfant sur ses apprentissages en français, surtout, lorsque celui-ci est aux prises avec un trouble déficitaire de l’attention TDA(H) : « C’est toujours la même histoire ! Mon enfant se sert de mille et une excuse pour ne pas faire ses devoirs de français. Parfois, il me ment, espérant s’en sauver. Ce ne sont pas les valeurs que je lui ai enseignées. Pourquoi agit-il de cette manière ? » « Très simple : votre enfant se conditionne à ce type de comportement parce que quelque chose le motive à la faire. » C’est bien-là une conversation qui m’est familière. Et c’est la raison pour laquelle j’ai décidé de vous écrire cet article. J’élabore ici sur la mécanique de la motivation et sur la manière de baliser un enfant TDA(H) pour qu’il se mobilise sur ses apprentissages en français.

La mécanique de la motivation


Comment ça fonctionne au juste, la motivation ? Ce concept est très simple à comprendre, en réalité. En fait, tout repose sur l’estime de soi. Très tôt, au primaire, l’enfant TDA(H) sent naître en lui une crainte, celle de vivre l’échec, un sentiment qui l’incite à mettre en place des mécanismes de défense dans le but de se préserver, mécanismes dont le processus s’accélère dès qu’il frôle la note de passage en français. À partir de cet instant, il ne met plus l’effort pour atteindre son objectif. Il justifie son manque de performance en français au manque d’effort plutôt qu’à un manque d’aptitude et évite ainsi une remise en question profonde qui peut porter atteinte à son estime de lui.

Mais pourquoi le fait-il ? Pourquoi tente-t-il d’éviter cette remise en question ? L’enfant TDA(H) le fait parce que réaliser un travail dans les délais requis, c’est montrer ce dont il est capable et c’est aussi répondre à une question fondamentale sur ses capacités réelles. Ainsi, en n’étudiant qu’à moitié, en niaisant en classe, en se trouvant plein d’excuses, l’enfant ne mesure jamais pleinement ses capacités parce que, s’il le faisait, il serait confronté à se questionner : « Si je fournissais les efforts, que je donnais le maximum de moi-même, que se passerait-il ? Quel résultat obtiendrai-je ? »
                                              
En somme, c’est pour lui une façon d’éviter de se confronter à ses limites. C’est une façon d’éviter d’obtenir la réponse à la question fondamentale : si j’obtenais de mauvais résultats, cela voudrait-il dire que je ne suis pas intelligent ?

« C’est bien beau tout cela, mais que fait-on ? » me demande alors le parent. « Apprenez à interpréter différemment les comportements de votre enfant, c’est-à-dire à partir d’un nouveau point de vue : la motivation. »

En effet, le parent doit apprendre à regarder toute situation quelle qu’elle soit sous l’angle de la motivation sur son enfant et sur ses apprentissages en français, car qu’il mente, qu’il manipule ou qu’il pique une crise, l’enfant adopte ce type de comportement pour préserver son estime de lui. En se positionnant de cette manière, en regardant les réactions de son enfant à travers le filtre de la motivation, le parent s’ouvre une voie, la voie de l’empathie, cette faculté intuitive de se mettre à la place d’autrui, de percevoir ce qu’il ressent, un état d’être indispensable et salutaire, car, ensuite, le parent doit passer à l’étape de la mobilisation de son enfant sur ses apprentissages en français. 

Arrivé à cette étape, le parent doit établir la réalité sur son enfant : « Dans les faits, en ce moment, mon enfant ne se mobilise pas sur ses apprentissages en français. » Un constat qu’il trouve difficile à faire. En fait, c’est ici que le bât blesse, car le parent réalise que plus son enfant cherche à éviter de se mobiliser, plus celui-ci est motivé à éviter de se prendre en main. Le parent devient dès lors subjectif, perdant de vue que, la réalité, son enfant cherche à la fuir à tout prix pour éviter non pas de se prendre en main, mais d’affronter la situation, laquelle, s’il s’y mettait, l’amènerait à obtenir la réponse à la question très compromettante : « Si je fournissais tous les efforts sur mes apprentissages en français et que j’échouais, cela voudrait dire que je suis cancre. »

Autrement dit, pour être efficient, un parent doit d’abord s’entraîner à interpréter les comportements de son enfant avec objectivité sous l’angle de la motivation.

Rendu là, le parent doit intégrer le concept de rigueur et de constance dans son mode de vie. Il est fondamental qu’il y parvienne. Bien sûr, l’enfant TDA(H) réagit à cette modulation d’encadrement. Et c’est là que le parent met en application ce concept, usant tantôt de rigueur, tantôt de constance.

À titre d’exemple, voyons le scénario suivant : un enfant se met à pleurer, prétextant ne rien comprendre à son devoir de français. Connaissant son parent, sachant qu’il fondra comme neige au soleil, l’enfant s’attend à ce qu’il le dispense de sa séance de devoir, prédiction qui se confirme peu après puisque le parent abdique, lui précisant toutefois qu’il devra s’y mettre après l’heure du souper. Bien sûr, le repas une fois terminé, l’enfant se sert d’une autre stratégie pour éviter de faire son devoir de français.

Modifions à présent quelque peu le scénario. Dans ce cas de figure, le parent applique le concept de rigueur lorsque l’enfant se met à pleurer : « Je te laisse te calmer. Après cela, l’on regarde ce que tu ne comprends pas sur ton devoir de français. Prends tout ton temps. Je vais en profiter pour nous concocter un chocolat chaud. » À tout coup, l’enfant explose. Les pleurs se muent en colère, et c’est ici que la constance prend le relai : « Je te laisse passer ta colère, et l’on s’y met ensuite », lui lance le parent. Surpris de ne pas obtenir gain de cause, l’enfant se sert d’une nouvelle stratégie : la ‘’bougonnerie‘’. Frappant du pied, il prend la direction de sa chambre, ouvre la porte qu’il referme derrière lui, en prenant soin, bien sûr, de la faire claquer. Mais peu après, l’enfant sort de sa chambre et va retrouver son parent, comprenant qu’il doit faire face à la situation. C’est le début de la résilience : l’enfant commence à adopter un comportement dit résilient.

En somme, ce nouvel encadrement incite l’enfant à gagner en maturité émotionnelle, la clé d’une porte qui lui donne accès à sa mobilisation sur ses apprentissages en français. Et cette clé, c’est le parent qui la lui remet. Autrement dit, c’est au parent à qui revient la tâche d’amener son enfant à se mobiliser.

Lorsqu’il y parvient, le tuteur de français spécialisé en métacognition amène l’enfant à progresser dans sa mobilisation : il lui remet un GPS, le GPS pour apprenant TDA(H)©,  lequel lui sert de guide sur ses apprentissages en français, ainsi que du matériel pédagogique spécialisé. Une nouvelle page s’ouvre pour l’apprenant qui découvre alors un univers inconnu jusquici : le matériel pédagogique répond au besoin de son cerveau, et l’enfant arrive enfin à comprendre chaque notion enseignée.

Le tuteur vient ainsi d’implanter le système d’émulation, lequel favorise l’amour-propre chez l’apprenant, ce sentiment qui l’amène à se choisir, à s’estimer.

En conclusion, penser qu’un tuteur de français spécialisé en métacognition puisse à lui seul redresser la barre sur les apprentissages d’un apprenant TDA(H) est une utopie. Qui plus est, lorsqu’il commence à travailler avec l’apprenant, celui-ci est stigmatisé et accuse souvent des années de retard en français. Autrement dit, l’apport du parent, sa participation, est sine qua non à la réussite de ce projet. En fait, seule une étroite collaboration entre le parent et le tuteur spécialisé en métacognition permet d’amener l’apprenant TDA(H) à se mobiliser sur ses apprentissages en français, une collaboration qui demande du doigté, de la tolérance et de lengagement envers les deux parties. Comment savoir qu’ils y parviennent ? Très simple : l’enfant finit par se mobiliser sur sa réussite en français. 
www.tutoratdefrancaismetacognition.com

vendredi 3 avril 2015

CETTE SEMAINE, J’AI FAIT QUELQUE CHOSE DE DÉRAISONNABLE

Cette semaine, j’ai fait la chose la plus déraisonnable de ma carrière : j’ai passé toute une journée entière à créer cinq pellicules photo en me servant de Word. En couleur. J’ai même créé une bordure de pellicule. Chaque pellicule comprend une scène. Aurais-je le courage de les refaire? Très peu probable. Pensez-y ! Toute une journée. Et puis Word n’est pas conçu pour faire du dessin. Ç’a donc été très difficile à réaliser. Et puis j’en ai payé le prix : des douleurs au poignet droit m’ont ‘’ titillé ‘’ les nerfs deux jours durant. Mais vous devriez voir le produit fini : il est saisissant. Un chef d’œuvre. Pourquoi l’ai-je fait ? Pourquoi me suis-je donné tant de mal ? Pour mes élèves. 

En fait, ce qu’il faut savoir est qu’un apprenant TDAH distingue difficilement la partie narrative de la partie descriptive dans un roman. Et, lorsqu’il y parvient, eh bien, très souvent, quand vient le temps pour lui d’écrire un texte narratif, il n’est pas plus avancé : la tâche lui semble titanesque, impossible à réaliser. 

Donc, si l’on conceptualise cette notion, tout se met en place pour lui. Autrement dit, en traduisant la narration et la description en images, j’amène l’apprenant TDAH à en comprendre non seulement toutes les nuances, mais à en voir une vue d’ensemble, un peu comme un autofocus. Mieux encore, lorsqu’il s’en sert pour écrire un texte, l’apprenant parvient sans trop de peine à déterminer le moment où il doit passer réciproquement de la narration à la description. Dès lors, la magie s’opère : le goût de l’écriture s’enclenche en lui. 

En somme, l’on appelle ça ‘‘mettre en place un système d’émulation’’, soit fournir de l’outillage efficient à l’apprenant TDAH pour qu’il puisse imiter le professeur, en écriture. Voilà ! Vous savez tout à présent. Vous savez pourquoi une passionnée comme moi se donne tant de mal. 

Mais qu’est-ce que je ne ferais pas pour mes petits loups?