jeudi 9 février 2017

L’ENFANT TDA(H) : JE ME SUIS ENCORE OPPOSÉ À MA MÈRE. TANT PIS POUR ELLE ! PREMIÈRE PARTIE


MES PARENTS SONT DANS LE CHAMP : TOUS LES ENFANTS S’OPPOSENT. C’EST CONNU ! 

Le parent juge son enfant anormal sur son comportement d’opposition. En fait, s’il pense ainsi, c’est parce qu’il subit ce comportement comme un supplice, mais, surtout, parce qu’on l’a conditionné à le vivre de cette manière. C’est ce qu’on appelle Amener les gens à adopter un consensus, soit un accord consenti par tout le monde, sur un sujet donné.
La Terre est plate en est un parfait exemple : Thalès, savant du VI siècle avant Jésus-Christ, a émis cette thèse qu’ont soutenue Anaximène, Anaxagore et Démocrite, tous des philosophes grecs, qui jouissaient alors d’une grande influence auprès de la communauté scientifique et auprès du peuple.

Une fois l’accord consenti, la thèse devenait une réalité pour tout le monde. Dès lors, toute personne qui osait s’objecter à cette réalité était brûlée sur le bûcher. Cela démontre la puissance et le pouvoir qu’avait le consensus sur les gens à cette époque. Et ça n’a pas changé aujourd’hui, car le consensus est un phénomène aussi puissant de nos jours dans l’esprit des gens qu’il ne l’était à l’époque des philosophes.
Ce que ça veut dire pour l’enfant TDA(H) sur son comportement d’opposition, c’est qu’on amène les parents à être d’accord sur un point de vue, puis on les incite à garder ce point de vue bien en place dans leur esprit. Au fil du temps naît une croyance : « Le comportement d’opposition de l’enfant TDA(H) est un problème. Il est perçu comme un trouble. » L’on scelle ainsi le sort de l’enfant TDA(H). Quelle calamité !
C’est en effet une calamité, car l’on se sert d’un comportement d’opposition pour mieux étiqueter l’enfant, pour en faire une bête noire, la bête noire des apprenants. Encore heureux que je ne sois pas née à l’époque de Thalès, car on m’aurait brûlée sur le bûcher sans hésiter puisque je tiens ici des propos qui vont à l’encontre du consensus social établi au Québec sur l’enfant TDA(H) sur son comportement d’opposition.
Mais, comme l’ère des philosophes est révolue, et, puisque tout citoyen a le pouvoir de changer un consensus social, à condition, bien sûr, qu’il appuie son point de vue d’arguments cohérents et convaincants, je maintiens ma position : un enfant TDA(H) est normal lorsqu’il s’oppose. Là où ça devient anormal, c’est lorsque son comportement d’opposition est obsessionnel. Dès lors, l’enfant manifeste une insatisfaction au parent parce que celui-ci ne répond pas à son « besoin », soit celui d’être entendu : le parent ne se rend pas compte que l’enfant, par ses comportements d’opposition, s’efforce de lui faire comprendre qu’il cherche à connaître la source de l’émotion qu’il vit qui l’insécurise.
En somme, on détourne l’attention du parent du véritable problème, soit les apprentissages de son enfant, en lui faisant voir l’opposition « grossie », comme s’il l’observait à la loupe de la même manière qu’on observe un insecte par une lorgnette, grossi une cinquantaine de fois.
Mais il y pis encore ! En détournant l’attention du parent, on l’incite à oublier un principe fondamental chez le développement de l’enfant : tous les enfants s’opposent à leurs parents puisqu’il s’agit là d’un comportement propre à leur processus de développement. J’ose vous le réécrire : tous les enfants sur Terre s’opposent à leurs parents ! C’est un comportement sain et souhaitable. 

L’ENFANT TDA(H) : JE ME SUIS ENCORE OPPOSÉ À MA MÈRE. TANT PIS POUR ELLE ! 2e PARTIE
JE SUIS PASSÉ MÂTRE DANS L’OPPOSITION. C’EST NORMAL :  JE FAIS ÇA DEPUIS QUE J’AI DEUX ANS !


Manon Éléonor Rossignol,
Chercheuse indépendante en enseignement du français par des processus métacognitifs pour
l’apprenant TDA(H)
Rédactrice, correctrice-réviseure,
Romancière
manoneleonor.blogspot.ca