samedi 26 mars 2016

DEUXIÈME BILLET ADRESSÉ À L’ADOLESCENT TDA(H)

Cher adolescent.

Dans ce billet, il est question de la peur. De ta peur, en fait.

Il sagit de ta compréhension sur le sentiment de peur qui t’habite parfois sans que tu en comprennes l’origine. Le but de l’exercice est de t’apprendre à en atténuer les effets lorsque tu en ressens la présence.


LA PEUR  « DANS L’HISTOIRE », 1re PARTIE : COMMENT L’ATTÉNUER


Peu importe la peur qui t’habite en ce moment, elle te semble réelle.
Elle l’est !
Mais elle l’est « dans l’histoire ».
Dans ton histoire.
Alors, comment distinguer une peur réelle d’une peur qui provient d’une histoire ?
Une peur réelle existe quand une présence met en danger la vie de quelqu’un.
Une peur  « dans l’histoire », c’est une peur qui jaillit des pensées.
Elle tire donc sa source d’une histoire.
Une histoire que tu entretiens à ton sujet depuis longtemps.
Et c’est souvent l’estime de soi dont il est question.
Que dois-tu faire alors lorsqu’un sentiment de peur monte en toi ?
Tu dois seulement t’en rendre compte, en prendre conscience.
Et tu dois ensuite la « désamorcer » en t’affirmant ceci :
la peur que je ressens en ce moment n’existe que dans mon histoire.
L’histoire sur ce que je pense de moi.
Dans les faits, je ne cours aucun danger, là, maintenant.
Dans les faits, je suis en sécurité. 

jeudi 24 mars 2016

L’ADVERSITÉ ; PREMIER BILLET POUR L’ADOLESCENT TDA(H)


Chers adolescents.

Ce billet s’adresse à vous.

En fait, j’ai décidé de vous écrire une série de billets d’informations pour vous aider à adoucir la période de transition difficile dans laquelle vous vous trouvez en ce moment, soit l’adolescence, période déterminante de la vie qui conduit au monde des adultes.

Donc, lorsque vous sentez que vous êtes sur le point de perdre pied ou perte le contrôle de vos émotions, remémorez-vous le contenu d’un de ces billets. Il vous aidera à retrouver le calme en vous.

L’ADVERSITÉ
L’adversité, c’est comme un catalyseur :
elle sert à devenir plus fort.
Il n’en tient qu’à toi de la voir ainsi.
Tu n’as qu’à accepter qu’elle fasse partie de ta vie.
Fais-en une sorte de compagnon.
Un compagnon qui sera souvent là.
Un compagnon à qui tu feras entendre raison ; 
pour que tu retrouves le contrôle de tes émotions.

mardi 8 mars 2016

L’ON NE SE VERRA JAMAIS PLUS !


 Une atmosphère indescriptible régnait dans la maison ce matin. Quelque chose d’exceptionnel était sur le point de se produire : en cette fin d’après-midi du 8 mars 2016, ma vie allait prendre un nouveau tournant. J’avais, en fait, un rendez-vous à 15 h 30. Un rendez-vous «exceptionnel».

 En entrant dans le bâtiment où avait lieu ce rendez-vous, je me disais que c’était mon jour de chance. Je me disais que la bonne fortune me souriait aujourd’hui. Je suis alors allée m’annoncer à la réceptionniste et suis ensuite allée m’asseoir dans la salle d’attente. Les minutes me paraissaient des heures et les secondes semblaient ramper sur moi comme des vers. Dans l’attente fiévreuse qu’on m’appelle, je regardais les arbres, à l’extérieur, par l’immense vitre tapissant la partie avant du bâtiment, et me disais que j’étais privilégiée. Au bout d’un moment, l’on a prononcé mon nom.

 Je me suis donc levée et ai pris la direction du bureau où l’on m’attendait dans la hâte. En m’y rendant, soudain, j’ai senti mes jambes molles, comme si elles avaient pu se transformer en guenille. Et mon cœur, je le sentais battre à tout rompre. J’ai eu l’impression qu’il allait me sortir par la gorge. Mais je devais ne rien laisser paraître.

 En entrant dans la pièce, l’homme qui se trouvait là et que j’ai rencontré dans ce même bureau, l’an dernier, tout comme les quatre années précédentes, m’a accueillie, en me regardant, ses yeux bleu océan affichant un air joyeux. Nous avons alors fait ce qui était prévu de faire, puis il m’a annoncé la nouvelle : « Madame Rossignol, je ferme votre dossier. C’est la dernière fois qu’on se voit. » Je l’ai remercié et suis ensuite sortie de son bureau. Je n’ai rien laissé paraître. J’ai retenu mes larmes.

 Au retour à la maison, il y avait du trafic. Un trafic solide. Mais ce n’était pas grave. « Plus rien n’est grave », me suis-je dit. Je me suis donc laissé aller : j’ai laissé couler mes larmes. Mais des larmes de joie. « Je suis enfin libre », ai-je pensé.  

 Ce moment, je l’ai attendu depuis près cinq ans. Les mots qu’a prononcés cet homme m’ont résonné à l’oreille comme un billet de loterie gagnant : « C’est la dernière fois qu’on se voit ! »  À l’intérieur de moi, je me disais ceci : « L’on ne se verra jamais plus, docteur. » Et en sortant du centre d’oncologie, je me suis retournée et ai regardé le bâtiment, en prononçant ces mots : « L’on ne se verra jamais plus, docteur : j’ai rendez-vous avec la vie. Merci. »

J’ai vraiment beaucoup de chance d’avoir remporté le gros lot, d’être en vie et en santé.

Si vous avez le privilège d’avoir des enfants, une femme, un mari, embrassez-les, en entrant, ce soir, à la maison. Faites-le, parce que la vie, c’est le gros lot. L’amour des siens, c’est le gros lot.