mardi 13 décembre 2016

MOI AUSSI, MATIAS, JE DISAIS QUE JE VOULAIS MOURIR. MAIS, TOUT ÇA, C’EST MAINTENANT DU PASSÉ !




Cher Matias. 

Je t’écris cette lettre, car je pense que je peux t’aider sur ce que tu vis présentement puisqu’on a des choses en commun : on n’aime pas l’école, car on ne se trouve pas bon sur le français. Donc, cela baisse extrêmement notre estime personnelle.

Avant que je vois Manon, je détestais le français, je ne me sentais pas bon et, dans ma tête, je n’avais que des idées noires. En fait, j’étais anxieux parce que j’étais quasiment incapable d’écrire un seul mot sans faire de fautes : « L’école c’est plat on fait rin d’interessant j’aime casiment rin dans l’école. Oooohhh. L’école C’est platecon l’école C’est la pir plase ou veut etre silvouspai trouver un otre plasse que l’école AAAAAAAAAAAHHH !!!!!!! » Cela démontre pourquoi j’étais aussi découragé.

Aussi, je m’étais conditionné à me trouver des trucs pour ne pas faire mes devoirs et mes leçons de français : « Je faisais semblant de lire quand j’avais des lectures à faire. » De plus, je faisais un paquet de crises existentielles : « Je veux mourir. » Cela rendait ma mère anxieuse parce qu’elle m’entendait dire ‘’ je veux mourir ‘’.

Au début, avec Manon, c’était très dur, car j’avais l’impression que les méthodes que Manon m’enseignait étaient exigeantes et je ne comprenais pas à quoi cela allait me servir. Je détestais tellement le français que je n’avais jamais lu un livre de ma vie avant que je travaille avec Manon, car je pensais toute la journée à mon retour à la maison pour jouer aux jeux vidéos2 sur Xbox.

En vérité, j’étais extrêmement dépendant de mon jeu vidéo. Je ne pouvais plus m’arrêter de jouer, car j’aimais trop ça : « Je dois voir mon Xbox, sinon, je panique. C’est mon être cher ! » Cela prouve que j’étais devenu esclave de ma console. J’avais un deuil à faire sur les jeux vidéo parce que cela n’allait pas me donner un beau futur : « Je mennui a mourir […], il faut arêter l’école. » Cela démontre que les jeux me démotivaient sur mes apprentissages puisque je voulais arrêter complètement l’école.

Vers la fin des cours avec Manon, je ne voyais plus le français de la même manière : maintenant, je lis des livres. Et je le fais par moi-même, sans qu’on m’y oblige ! De plus, il y a eu un gros déclic cérébral : les liens ont commencé à se faire dans ma tête sur la matière. Je me suis mis à écrire de très belles phrases : « Isory, encouragée par ses parents, finit son examen avec succès4. » Cela prouve que, avec des images et une bonne méthode, que seule Manon a, on peut apprendre les notions de français comme les autres élèves, voire être meilleur que nos pairs.

Avant que je travaille avec Manon, je ne faisais pas mes devoirs, mais, maintenant, je les fais et je les fais bien : « Sur mon texte donné en devoir ‘’ Ça n’existe pas ‘’, j’ai demandé de l’aide à Manon au lieu de le ‘’ butcher ’’. » Cela prouve que les choses ont changé pour moi et qu’elles peuvent aussi changer pour toi, mon cher Matias.

En Terminant, Matias, dans les moments difficiles, je voudrais que tu lises ceci. Je l’ai composé pour moi, et ça m’a aidé à continuer à persévérer sur le redressement de mes apprentissages du français. Maintenant, je te l’offre :
Le français est comparable à un lion dans sa tête : il fait peur quand il surgit. Le combat commence. C’est la crise. On frappe quelqu’un. On s’enfuit. On dit à ses parents qu’on veut mourir. Puis, à un moment donné, il se fait un déclic dans la tête. Le lion devient alors ton ami : tu aimes faire du français, et le français t’aime.
Benjamin C.
Il ne faut jamais lâcher, Matias, parce que ça va t’arriver, à un moment donné, à toi aussi, le déclic dans ta tête. À partir de ce moment-là, au lieu de dire que tu veux mourir, tu diras, au monde entier, que tu as une formule 1 dans la tête : tu seras fier de toi. Tu seras fier de ce que tu es !

Benjamin C., élève de 6e année.


1.       Extrait de texte qu’a écrit Benjamin en 2015 avant que je redresse ses apprentissages du français.
2.       Rectification de l’orthographe
3.       Extrait de texte qu’a écrit Benjamin en 2015 avant que je redresse ses apprentissages du français.
4.       Phrase qu’a écrite Benjamin à la fin de nos cours, en 2016.

Manon Éléonor Rossignol,
Chercheuse indépendante en enseignement du français par des processus métacognitifs pour
l’apprenant TDA(H)
Rédactrice, correctrice-réviseure,
Romancière
manoneleonor.blogspot.ca



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