Cher Matias.
Je t’écris cette lettre, car je pense que je peux
t’aider sur ce que tu vis présentement puisqu’on a des choses en commun :
on n’aime pas l’école, car on ne se trouve pas bon sur le français. Donc, cela
baisse extrêmement notre estime personnelle.
Avant que je vois Manon, je détestais le français,
je ne me sentais pas bon et, dans ma tête, je n’avais que des idées noires. En
fait, j’étais anxieux parce que j’étais quasiment incapable d’écrire un seul
mot sans faire de fautes : « L’école c’est plat on fait rin d’interessant
j’aime casiment rin dans l’école.
Oooohhh. L’école C’est platecon l’école C’est la pir plase ou veut etre
silvouspai trouver un otre plasse que l’école AAAAAAAAAAAHHH !!!!!!! 1 » Cela démontre pourquoi j’étais aussi découragé.
Aussi, je m’étais conditionné à me trouver des
trucs pour ne pas faire mes devoirs et mes leçons de français : « Je faisais
semblant de lire quand j’avais des lectures à faire. » De plus, je faisais un paquet de crises
existentielles : « Je veux mourir. » Cela rendait ma mère anxieuse parce qu’elle m’entendait
dire ‘’ je veux
mourir ‘’.
Au début, avec Manon, c’était très dur, car j’avais
l’impression que les méthodes que Manon m’enseignait étaient exigeantes et je
ne comprenais pas à quoi cela allait me servir. Je détestais tellement le
français que je n’avais jamais lu un livre de ma vie avant que je travaille
avec Manon, car je pensais toute la journée à mon retour à la maison pour jouer
aux jeux vidéos2 sur Xbox.
En vérité, j’étais extrêmement dépendant de mon jeu
vidéo. Je ne pouvais plus m’arrêter de jouer, car j’aimais trop ça :
« Je dois voir mon Xbox, sinon, je panique. C’est mon être cher ! »
Cela prouve que j’étais devenu esclave de ma console. J’avais un deuil à faire
sur les jeux vidéo parce que cela n’allait pas me donner un beau futur : « Je mennui a
mourir […], il faut arêter l’école. 3 » Cela démontre que les jeux me démotivaient sur mes
apprentissages puisque je voulais arrêter complètement l’école.
Vers la fin des cours avec Manon, je ne voyais plus
le français de la même manière : maintenant, je lis des livres. Et je le
fais par moi-même, sans qu’on m’y oblige ! De plus, il y a eu un gros
déclic cérébral : les liens ont commencé à se faire dans ma tête sur la matière.
Je me suis mis à écrire de très belles phrases : « Isory, encouragée
par ses parents, finit son examen avec succès4. » Cela prouve
que, avec des images et une bonne méthode, que seule Manon a, on peut apprendre
les notions de français comme les autres élèves, voire être meilleur que nos
pairs.
Avant que je travaille avec Manon, je ne faisais
pas mes devoirs, mais, maintenant, je les fais et je les fais bien :
« Sur mon texte donné en devoir ‘’ Ça n’existe pas ‘’, j’ai
demandé de l’aide à Manon au lieu de le ‘’ butcher ’’. » Cela
prouve que les choses ont changé pour moi et qu’elles peuvent aussi changer pour
toi, mon cher Matias.
En Terminant, Matias, dans les moments difficiles,
je voudrais que tu lises ceci. Je l’ai composé pour moi, et ça m’a aidé à
continuer à persévérer sur le redressement de mes apprentissages du français.
Maintenant, je te l’offre :
Le français est comparable à un lion dans sa tête : il fait peur
quand il surgit. Le combat commence. C’est la crise. On frappe quelqu’un. On
s’enfuit. On dit à ses parents qu’on veut mourir. Puis, à un moment donné, il
se fait un déclic dans la tête. Le lion devient alors ton ami : tu aimes
faire du français, et le français t’aime.
Benjamin C.
Il ne faut jamais lâcher, Matias, parce que ça va t’arriver, à un moment donné, à toi aussi, le déclic dans ta tête. À partir de ce moment-là, au lieu de
dire que tu veux mourir, tu diras, au monde entier, que tu as une formule 1 dans
la tête : tu seras fier de toi. Tu seras fier de ce que tu es !
Benjamin
C., élève de 6e année.
1. Extrait de texte qu’a écrit Benjamin en 2015 avant que je redresse ses
apprentissages du français.
2. Rectification de l’orthographe
3. Extrait de texte qu’a écrit Benjamin en 2015 avant que je redresse ses
apprentissages du français.
4. Phrase qu’a écrite Benjamin à la fin de nos cours, en 2016.
Manon Éléonor Rossignol,
Chercheuse indépendante en enseignement du français par des processus métacognitifs pour
l’apprenant TDA(H)
Rédactrice, correctrice-réviseure,
Romancière
manoneleonor.blogspot.ca
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