dimanche 28 février 2016

C’EST COMME VOULOIR TIRER UN PET D’UN ÂNE MORT : PLUS RIEN NE BOUGE !



« J’ai tout essayé, madame Rossignol. Tout !  Un neuropsychologue a d’abord évalué mon fils. Il lui a diagnostiqué un TDA(H), doublé d’un trouble anxieux. Ensuite, j’ai fait suivre mon fils par une orthopédagogue pendant trois ans. Je l’ai même fait voir par un psychologue, sans parler des médecines douces qu’on a essayées pendant un moment. Même l’alimentation, madame Rossignol. J’ai tout essayé. Mais rien n’y fait. Rien ne fonctionne sans parler de la facture. Une facture salée. Je commence à me sentir désabusée et j’ai peur de ce que l’avenir réserve à mon fils. Pourquoi rien ne fonctionne ? Pourquoi mon fils refuse-t-il toujours de s’appliquer à la tâche, de faire ses devoirs et de bien les faire ? »

« Votre fils ne fait rien parce qu’il est motivé à ne rien faire et que vous ne l’avez pas entendu jusqu’à présent. Pis encore : vous l’avez incité à s’entraîner à ne rien faire. Et plus vous continuerez à ne rien entendre plus astucieux sera votre enfant sur les stratégies qu’il inventera pour ne rien faire sur ses apprentissages. En fait, j’ajouterais ceci : votre fils ne fait rien parce qu’il est intelligent. Il sait que, s’il s’aventurait dans le monde « fantastique des apprentissages du français », il en sortirait amoché. Il sait que cela ne serait pas une partie de plaisir. Il sait que ça lui ferait mal, parce qu’il se sentirait humilié et que ça serait invivable pour lui, voire impensable, de s’adonner à de telles tortures. En somme, votre enfant est motivé à se protéger, à protéger son estime de lui, estime qu’il a perdue depuis qu’il a posé les yeux sur un livre et qu’il n’y a vu que du feu.

Donc, avant qu’il se décide de se réinvestir dans ses apprentissages, vous devrez vous lever tôt, car, dans les faits, votre fils, tant qu’il ne sera pas convaincu qu’en sy remettant il puisse « performer », jamais, il ne bougera. Jamais, votre fils ne s’investira dans ses apprentissages. En fait, il préférera descendre aux enfers plutôt que de s’appliquer à la tâche, parce que le coupable, au fond, ce n’est pas lui. La coupable, c’est la langue française.

C’est la langue française, la coupable, parce que personne ne l’entend celle-là. Elle est sournoise. Aussi, comme personne ne s’en soucie, parce que tout le monde croit que la langue française ne fait pas partie de l’équation sur le redressement des apprentissages du français d’un apprenant TDA(H), ce qui, en soit, est illogique, votre fils persistera à rester dans cette voie sur ses apprentissages. Et il continuera à s’y enfoncer parce que c’est le français qui est responsable de son état d’être. De cela, il en est convaincu. 

C’est lui qui en est la cause parce que c’est à cause de lui qu’il a jeté par-dessus bord son système d’émulation. Pis encore : par sa faute, on l’a obligé à voir plein de spécialistes, lesquels, au fil du temps, l’ont amené à croire qu’il a des bobos dans le traîneau. Par sa faute, ses parents l’ont grondé bien des fois parce qu’il a refusé de faire ses devoirs. C’est pour cela qu’il le déteste, qu’il déteste le français.

Mais c’est surtout parce qu’il ne se sent pas entendu. Votre enfant est pourtant très limpide dans ses propos, et ce, depuis un bon moment : je ne comprends, maman, en classe, les explications de la prof sur la matière, vous a-t-il argumenté, un jour, parce que vous lui brandissiez son bulletin, le visage rouge cramoisi, état d’être qui n’a fait que le tourmenter, voire l’inciter à se tourner le couteau dans la plaie et lui faire d’avantage détester le français. Ce n’est pourtant pas compliqué à comprendre. Il vous l’a dit. Et à plusieurs reprises : je ne comprends pas, maman, les notions que m’enseigne ma prof.

Donc, quand bien même que vous paieriez des dizaines de milliers de dollars pour obtenir un bon diagnostic, un plan d’intervention adéquat, des rencontres en privé avec une orthopédagogue, du tutorat, un, deux ou trois psychostimulants, des Klendaks, pendant qu’on y est, tant qu’il se sentira incompris, votre fils ne bougera pas sur ses apprentissages.

Ce que vous essayez de faire, en somme, c’est comme vouloir tirer un pet d’un âne mort : votre enfant ne bouge pas parce qu’il est motivé à se protéger. Parce qu’il est motivé à protéger son estime personnelle. Parce qu’il est motivé à protéger son estime de lui pour le peu qu’il lui en reste.

Qu’est-ce qui le fera donc bouger ? Votre fils bougera le jour où vous lui procurerez de l’outillage sur ses apprentissages qui lui permettra de se sentir compétent et efficient. Et ce qui peut l’amener à l’être, c’est un élément déclencheur, soit du matériel pédagogique adéquat, c’est-à-dire du matériel qui l’incite à s’investir dans un processus de compréhension. Du matériel qui répond, en fait, à ses milles et une question. Du matériel qui lui permet enfin de comprendre la notion à l’étude. Dès lors, votre fils s’investira dans ses apprentissages puisqu’il aura un as dans sa poche qui lui permettra de bonifier son estime de lui. Un allié, en quelque sorte, puisque la langue française ne sera enfin plus une menace pour lui.

Et croyez-moi, tout enfant TDA(H), lorsqu’on lui fournit du matériel pédagogique adéquat, s’investit dans ses apprentissages, au début, avec réticence, je l’avoue ; ensuite, avec entrain ; et enfin, à fond de train, car il lui tarde de pouvoir à nouveau se mesurer à ses pairs et parce qu’il se sent désormais armé pour le faire. »


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samedi 27 février 2016

RIGUEUR ET CONSTANCE, PREMIER ROUND


LA THÉORIE DES CONTRASTES

C’est connu : tout enfant TDA(H) s’oppose. Les parents cherchent alors à composer du mieux qu’ils peuvent avec le comportement d’opposition de leur enfant qui s’exacerbe au fil des années. Arrivé à l’adolescence, l’enfant est carrément invivable.

Désespérés, les parents ne savent plus quoi faire. Dès lors, à leur insu, ils commencent à s’entraîner à se résigner sur leur enfant, pis encore, à s’opposer à son opposition, ce qui est tout à fait malsain puisque l’enfant doit inévitablement traverser une période de développement cruciale dans sa vie pour devenir adulte, soit l’adolescence, et l’opposition en fait partie.

« Que devons-nous faire ? » me demande alors les parents lorsque je leur tiens ces propos. « Vous devez en prendre conscience et lâchez prise. » Ma réponse suscite presque chaque fois l’étonnement, succédé d’une réaction prévisible des parents : « Mais ça ne change rien au problème. Mon enfant va continuer à s’opposer. »  « Exactement ! »

C’est un fait. Le parent doit d’abord s’entraîner à s’écouter penser, à écouter ses propos sur son enfant au moment où celui-ci s’oppose, peu importe la raison pour laquelle il le fait, avant de penser de lui imposer une conséquence.

C’est la première démarche que les parents doivent entreprendre pour changer le cours de l’histoire de leur vie familiale : s’entraîner à s’écouter penser au lieu de réagir.

Pour vous aider à mieux comprendre cette idée, mais, surtout, pour vous amener à vous réconcilier sur l’opposition, j’ai pensé vous faire lire un extrait du tome III d’Isory Poutch, sur un concept que j’intitule le Monde des Contrastes.

Prêtez-vous au jeu bien que cela puisse vous sembler étrange : lisez cet extrait. Après l’avoir fait, vous ne verrez jamais plus l’opposition de la même manière. C’est promis.

EXTRAIT D’ISORY POUTCH, TOME III, PARTIE 1

–  […] Galinius connaît des jours sombres à notre époque, leur annonça le vénérable : de la guerre, nous n’en connaissions que le mot avant que l’ennemi nous attaque. Depuis lors, la paix d’esprit n’est plus. Elle a quitté les habitants de cette contrée. Je vous regarde et je peux lire la peur qui se profile sur votre visage, jeunes Terriens. Vous êtes accablés. Et je le comprends. On pourrait l’être à beaucoup moins. Mais il ne tient qu’à vous de la surmonter.
S’attendant à ce que l’un d’eux réagisse, le vénérable regarda ses observateurs tour à tour. Mais aucun d’eux ne le fit. À la place, il vit de jeunes Terriens qui affichaient l’air d’initiés en train de se pencher sur la question.
– Vous surmonterez cette peur, continua-t-il, avec conviction, car vous êtes dotés d’une grande force intérieure. Cependant, vous devrez apprendre à vous en servir.
– Et comment devrons-nous nous y prendre ? intervint enfin l’un d’eux.
Il s’agissait de Matt.
     – En suivant un enseignement.
Des regards perplexes se dessinèrent sur le visage de ses observateurs, signe que le vénérable venait d’éveiller leur intérêt en eux ou, à tout le moins, leur curiosité.
– Tout au début…
– Pardonnez-moi, Vénérable, mais vous prétendez qu’il suffit d’un enseignement pour vaincre la peur ! l’interrompit Matt. Et c’est ce que vous vous apprêtez à nous prodiguer ?
– Exactement.
– Ça me paraît…
– … impossible ? finit le vénérable à sa place.
– C’est ça !
– Rare est celui qui y parvient du premier coup, même pour un Terrien doté d’une grande force, telle que celle qui circule dans chacun de vous. En somme, il faudra vous y exercer, comme vous l’avez fait avec vos pouvoirs. Et très vite, vous deviendrez habiles ; vous parviendrez à transformer la peur en une énergie positive.
– Tout cela me paraît si abstrait, dit Esméralda, qui affichait un air ennuyé.
– Et cet enseignement, continua Isory, je présume que les Siriens compagnons le suivent ?
– Non seulement ils le suivent, mais ils finissent très souvent par surclasser leur maître.
– Dans ce cas, nous vous écoutons, Vénérable, dit Nil, qui s’était fait plutôt discret jusqu’à présent.
Le vénérable s’approcha d’eux et commença à leur enseigner les rudiments de la technique de contrôle sur la peur.
– La peur est à l’audace ce que la nuit est au jour. L’idée derrière cette figure de style est de mettre en relief les contrastes. En somme, l’enseignement que je m’apprête à vous donner est basé sur cette idée. Nous appelons cette théorie le Monde des Contrastes.
    – Je m’excuse, Vénérable, intervint Esméralda en levant la main. Mais, là, ça me semble plus incompréhen­sible encore que ça l’était il y a quelques instants.
– Laissez-moi continuer, jeune Terrienne, et vous comprendrez bien assez vite, lui répondit le vénérable. Je disais donc ? Les contrastes. Les contrastes sont partout : dans la nature comme dans la vie de tous les jours. Certains d’entre eux n’auront pratiquement aucun impact dans votre vie. La nuit et le jour en sont un parfait exemple ; d’autres, par contre, vous occasionneront de grands malaises, et le sentiment de peur en fait partie.
– Et que doit-on comprendre à cela ? s’enquit Nil.
– J’y viens, jeune Terrien. Il vous est certainement arrivé d’être victime d’une injustice à un moment donné de votre vie. Injustice à laquelle vous avez réagi, j’en suis sûr.
– C’est normal, non ? répliqua Isory.
     – Très juste ! Mais qu’avez-vous fait lorsque ça s’est produit ? Vous êtes-vous défendus ou avez-vous préféré vous rendre justice ?
Là était la question.
Le vénérable regarda ses apprentis, persuadé que l’un d’eux réagirait. Mais aucun n’osa répliquer.
– Revenons à la peur continua-t-il. Lorsque ce senti­ment vous habite, il vous fait prendre conscience qu’un danger rôde. À partir de cet instant, vous devenez alerte à votre petite voix intérieure. Vous êtes en somme dans un état de méfiance. Parfois, votre peur est telle qu’elle vous paralyse, tellement que vous vous retrouvez dans un état de mutisme. […]
– Quel est le rapport avec les contrastes ? demande Nil.
– C’est pourtant simple : les contrastes sont là pour rester, répondit le vénérable. […] La peur restera toujours un sentiment qui guette chacun de nous, continua-t-il. Elle est comparable à un fauve guettant sa proie. Que peut-on y faire, par conséquent ? En prendre conscience. Voilà ce que vous devez faire : lorsque la peur monte en vous, il faut seulement vous en rendre compte, sans pour autant la laisser vous mener. Autrement dit, elle ne doit pas guider vos actions, bien qu’il faille la laisser suivre son cours.
– Comme le jour et la nuit, commenta Nil.
– Exactement ! Et, comme le jour s’incline devant la nuit, la peur cède sa place à l’assurance.
– Autrement dit, on ne doit pas lui accorder trop d’importance, ajouta Nil.
– En fait, plus vous y penserez, plus ce sentiment dominera votre esprit. Cela ne veut pas dire de l’ignorer, bien au contraire. Vous devez simplement lui accorder la place qui lui revient, ni plus ni moins. C’est simple, non ?
– C’est plus facile à dire qu’à faire, le corrigea Isory. Lorsqu’il s’agit d’un être cher, et que cet être cher est malade, là, c’est une autre histoire.
Isory regarda par terre, comme si elle était en train de réaliser à l’instant le sens des derniers mots qu’elle venait de prononcer.
Ce dont le vénérable s’aperçut.
– Je te le concède, Isory, dit-il d’une voix douce et réconfortante. La peine que tu éprouves, en ce moment, est justifiée, car c’est de ta mère dont il s’agit ici, n’est-ce pas ?
Isory hocha la tête en guise d’acquiescement.
– Mais dans ton esprit, il y a plus encore, continua-t-il. Tu perçois cette peine comme quelque chose d’incorrect, tel un microbe dont on cherche à se débarrasser. C’est pourquoi ta souffrance est si grande. Malheureusement, ce sentiment ne changera rien à la situation, tout comme il n’a rien changé jusqu’à présent, puisque ta mère est aussi malade aujourd’hui qu’elle ne l’était hier. La seule voie, celle qui te libérera de cette souffrance, est d’accepter cette peine comme faisant partie d’un processus normal, celui du monde des vivants. Seulement, à partir de ce moment-là, la paix d’esprit tu retrouveras. […]

Pour conclure cet article, j’ose me répéter : tout parent d’enfant TDA(H) doit s’entraîner à s’écouter penser. Il doit apprendre à se réconcilier avec l’opposition. L’entraînement est ici le mot-clé pour le parent qui désire accomplir cette tâche avec efficience. Et il doit s’y appliquer avec constance et rigueur, et ce, jusqu’à ce que son enfant devienne adulte.

Avant de vous laisser, je vous donne une information sur le 2e round de cette série d’articles. Il sera question de la manifestation de l’opposition chez l’enfant TDA(H), vue sous l’angle des apprentissages : s’entraîner à distinguer l’opposition liée à l’adolescence de l’opposition liée au trouble oppositionnel chez l’enfant, au moment où il exécute ses devoirs et ses leçons de français à la maison.

 Donc, chers parents d’enfant TDA(H), je vous souhaite bon début d’entraînement. 

mardi 23 février 2016

« LA RIGUEUR ET LA CONSTANCE, JE N’EN AI RIEN À CIRER ! » M’A LANCÉ UN JOUR UN DE MES ÉLÈVES ADOLESCENTS TDA(H)


 « Je n’en ai rien à cirer » m’a lancé un jour un de mes élèves adolescents TDA(H), sur la rigueur et sur la constance, deux concepts que j’essayais de lui faire comprendre, notamment sur le rôle qu’ils jouent dans la progression de ses apprentissages en français. Au fil de notre conversation, j’ai vite compris que ses parents lui « ciraient les oreilles » avec ces concepts. C’est, à tout le moins, le point de vue de mon jeune observateur.

J’ai bien sûr pris le temps d’écouter la version de ses parents, notamment celle de la mère : « J’ai beau les lui répéter, il n’entend rien ! » m’a-t-elle lancé, sur son fils et sur les concepts de rigueur et de constance qu’elle tentait alors de lui inculquer. Et d’ajouter, je lui ai répondu : « Votre fils vous entend tel un bruit de fond, un peu comme s’il entendait une musique d’ascenseur. »

Du coup, la mère s’est braquée, estomaquée par mes propos. Elle ne s’attendait pas, bien sûr, à ce que j’encense les arguments de son fils.

Et elle était de loin de s’imaginer qu’elle en était en partie responsable : « D’abord, dans la vie de tous les jours, vous faites preuve de peu de constance et de rigueur, ce que votre fils est témoin. Ensuite, vous vous servez de ces concepts pour avoir du contrôle sur lui, notamment au moment où il s’oppose à vous. Pis encore : prise de colère, vous les lui criez en les scandant, comme si cela pouvait avoir un effet sur lui. Comme si cela pouvait les lui imprégner dans le cerveau. Au final, votre fils voit la constance et la rigueur tels des répulsifs, puisqu’elles vous mettent en rogne, ce qui l’incite à s’en éloigner. Et, comme il se trouve dans une période de croissance et de développement, soit l’adolescence, période où règne l’opposition, communiquer avec votre fils devient infernal.

Cette réalité, les parents d’adolescent TDA(H) la vivent au quotidien. La rigueur, la constance et l’opposition s’alimentent telles la poudre et le feu. Dans leurs extrêmes, ils explosent : l’adolescent pique des crises à répétition ; les parents s’épuisent, certains abandonnant toute démarche, résignés, à l’évidence.

C’est pourquoi j’ai décidé de vous écrire une série d’articles sur les concepts de rigueur et de constance que je vous présenterai sous forme de « Round », chacun de ces articles représentant une facette de ces concepts, un point de vue, autrement dit, histoire de vous les faire voir sous tous les angles pour que vous puissiez en faire usage avec sagesse.


Considérez le présent article comme une séance de réchauffement avant le premier Round. 

lundi 22 février 2016

JARVIS, LE PROGRAMME D’APPRENTISSAGE POUR LE CERVEAU SUPERPUISSANT (CSP), COMMUNÉMENT APPELÉ « LE TDA(H) »


Jarvis, le guide de la compréhension  !

Jarvis est un programme d’apprentissage de la langue française conçu pour l’apprenant TDA(H) – que j’appelle le CSP, soit le cerveau superpuissant –, la résultante, en fait, de mes dix années de recherche et de développement.

Il s’agit d’un programme d’apprentissage où se côtoient l’imagerie mentale, le jeu et, bientôt, le 3 D. Et, comme le dit l’expression, il s’agit d’un programme superpuissant puisqu’il incite l’apprenant TDA(H) à s’engager dans un processus de compréhension, ce qui, en soit, est une première grande victoire pour lapprenant, car sa maîtrise d’une notion de français passe d’abord par un processus de compréhension.  

Ce programme s’adresse aux TDA(H) de niveau primaire et secondaire. Mais les TDA(H) qui entreprennent des études supérieures y trouvent aussi leur compte.

D’ici quelques mois, vous aurez l’occasion d’en voir des extraits. À suivre, donc.


Manon Éléonor Rossignol

www.tutoratdefrancaismetacognition.com

vendredi 19 février 2016

AUJOURD’HUI, JE PRENDS CONGÉ DE MOI-MÊME !


En me levant, ce matin, je savais que la journée serait longue : les effets secondaires de la radiothérapie ont repris du service. Ça fait maintenant tout près de cinq ans que je les ai eus, ces traitements, et il m’arrive encore aujourd’hui d’avoir l’impression d’être en plein dedans. Mais je n’ai pas le droit de me plaindre parce que je suis en vie. Parce que la tumeur que j’avais au sein droit était très petite. Parce que mes chances d’avoir une longue vie remplie de bonheur sont grandes.

Le hic est que j’enseignais le français à un de mes petits loups ce matin : à Benjamin, mon adolescent extraordinaire. Je ne voulais pas qu’il sache que j’étais affaiblie. Je voulais qu’il me sente forte parce qu’il a besoin de moi. Donc, j’ai pris une douche froide et ai retenu mes larmes. Puis il est arrivé peu après.

Avant que je commence à lui donner son cours, Benjamin m’a remis son bulletin. Il s’est amélioré dans cinq matières au cours des derniers mois, une amélioration de 160%, en comparaison aux résultats de son premier bulletin. Mais cela, je ne l’ai su qu’après qu’il fut parti puisque j’ai posé son bulletin sur la table sans le regarder et ai commencé à lui donner son cours de français.

J’étais tellement déterminée à lui donner cent pour cent de moi-même que j’ai tardé à réagir. J’ai tardé à regarder son bulletin. Le pire est que Benjamin s’est exclamé durant le cours : « Je suis fier de mes résultats. » Ce n’est que lorsqu’il fut parti que je l’ai regardé. En lisant la note augmentation 160 %, que quelqu’un a écrite en lettres cursives en dernière page de son bulletin, je suis venue les yeux plein d’eau, car une partie de moi était déçue parce que je n’avais pas su voir la perche que m’a tendue Benjamin en me donnant son appréciation sur ses résultats; d’un autre côté, j’étais heureuse. Soulagée, même. Soulagée parce que j’accomplis mon travail comme il se doit, mais, surtout, parce que j’ai l’impression d’optimiser les changes que Benjamin réalise son rêve, celui de devenir architecte.

Donc, j’ai choisi de lâcher prise sur ma condition. En fait, j’ai choisi de laisser vivre mes imperfections, d’être humaine, en fin de compte. Alors, j’ai décidé de prendre congé de moi-même ce soir, et de regarder un bon film en compagnie de mon chien adoré, petit Will.  

Manon Éléonor Rossignol
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mercredi 17 février 2016

UN DE MES ÉLÈVES, UN ADOLESCENT TDA(H), A FAIT MA JOURNÉE, AUJOURD’HUI.

« Vous devriez envoyer une copie de vos romans Isory Poutch à un producteur de film. Je l’imagine bien en film, Isory », m’a lancé un de mes élèves, aujourd’hui. Ça me fait toujours plaisir d’entendre ce genre de commentaire sur mes romans, surtout lorsqu’il vient d’un adolescent TDA(H) qui a toujours détesté la lecture et qui, en fait, parvient à comprendre l’histoire d’un roman pour la première fois de sa vie. Et quel beau cadeau m’a-t-il fait aujourd’hui, ce jeune, en me résumant un passage de mon roman, où la chèvre, Nesbit, l’animal de compagnie de la propriétaire du magasin général de Cacouna, crache sur les souliers du maire Winberger ! En fin compte, mon héroïne a fini par le conquérir puisque cet élève se plait désormais à lire. Reste à voir si Isory saura conquérir le cœur d’un producteur de film. Voyez l’extrait qui a tant fait rire mon élève :


« […] M. Winberger entra dans le magasin général […] et se dirigea tout droit vers le comp­toir. […] À son grand désespoir, Nesbit lui fit des salu­tations pour le moins humiliantes. Évidemment, la chèvre ne pouvait pas comprendre pourquoi l’odeur de parfum plutôt intense du maire provo­quait chez elle des éternuements qui laissaient choir, sur ses souliers vernis, un mucus verdâtre. […] Dans l’espoir de faire fuir la chèvre, M. Winberger essaya de lui manifester sa colère. Malheureusement, la ritouffe s’empara de lui, et il éclata de rire. La ritouffe était une allergie qui se dével­oppait chez très peu d’individus et qui sévissait unique­ment dans les régions où l’on trouvait la vesse-de-loup en grande quantité, ce qui était le cas à Cacouna. Arrivé à maturité, ce champignon s’ouvrait en deux et laissait échapper une pous­sière brune qui se répandait dans les airs et qui pouvait déclencher, à tout moment, le rire chez l’individu qui en était allergique. Nestelle était la seule personne à pos­séder le remède, au grand soulagement du maire. »

Dieu que je les aime, ces jeunes !

isorypoutch.blogspot.com
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vendredi 12 février 2016

UN PETIT MOT D’ENCOURAGEMENT


Chaque fois que je vis un moment de découragement sur mon projet de création de logiciel d’apprentissage du français pour l’apprenant TDA(H), quelque chose de magique se produit ou une personne extraordinaire vient me confirmer que je dois poursuivre dans la même voie. 

Il sagit dune de mes clientes. J’ai tout récemment commencé à enseigner le français à son fils, un adolescent de 14 ans.


Bonsoir Mme Rossignol,

C’est un grand soulagement pour moi de voir William comprendre pour la première fois ce qu’il étudie. Il semble aussi motivé pour la première fois.

Je voulais vous partager ce qu’il m’a dit en sortant de chez vous. Je lui ai demandé si je lui donnais le choix entre revenir avec l’orthopédagogue, avec qui il a travaillé au cours des deux dernières années, et vous, qu’est-ce qu’il choisirait. Il m’a répondu, en me coupant la parole, qu’il vous choisissait !

Mais ce qui m’a fait sourire c’est qu’il a ajouté : « Maman, j’aimerais ça que Manon soit ma grand-mère !» Je crois que ça dit tout ! Et ne vous inquiétez surtout pas sur l’aspect ‘’grand-mère’’… J
Il ne pouvait juste pas dire ‘’ mère’’ et il voulait trouver un mot qui désignait quelqu’un qui serait très proche de lui, ce que ma mère est envers lui.

Voilà, votre repos est bien mérité ce soir!

Bonne nuit!

Brigitte F.

lundi 1 février 2016

L’EFFET SANDWICH





Anxiété causée par l’apprenant                                                   Anxiété exacerbée par le parent
                                                                                                                       
Lorsqu’il se sent incapable    8        LENFANT SE SENT    7 Lorsque le parent parvient avec
de répondre aux exigences                                                                     difficulté à lui prodiguer un
qu’attend de lui son parent,                   INCAPABLE D'ÉCRIRE              encadrement adéquat, tant sur
l’enfant se met de la pression                                                                 le plan psychologique que
qui exacerbe son anxiété.                   UN TEXTE ARGUMENTATIF.         sur ses apprentissages, lenfant                                                                                                                                                      se met de la pression qui exacerbe                                                                                                                                                 son anxiété.                                                                                        
L’enfant se CONDITIONNE           8  ANXIÉTÉ    7      Il se CONDITIONNE à son insu    
à son insu à se mettre dans                                                                    à se placer dans cette condition.                           cet état d’être.
                                                              


LES CONSÉQUENCES SUR LES APPRENTISSAGES DE L’APPRENANT 

Tant que perdure l’incompatibilité entre la réalité de l’enfant et les attentes                     qu’on de lui ses parents, l’effet sandwich se poursuit. Comme résultat :                             l’enfant se place dans un état de tension constante.

Au bout d’un moment, il finit par se sentir envahi et cherche à prendre ses distances. 
Il adopte alors des comportements de FUITE et D’AGRESSIVITÉ, rendant très         difficile l’intégration d’une notion de français.

Manon Éléonor Rossignol
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