samedi 31 janvier 2015

« EN FIN DE COMPTE, LE CADEAU DU CALENDRIER DE L’AVENT, C’EST MOI QUI L’AI REÇU. POUR CELA, JE VOUS DIS : «MERCI, ROUGE FM 107,3. »


Hier matin, je rencontrais cinquante-sept petits loups, des élèves de cinquième et de sixième année du primaire d’une école en milieu défavorisé, à Montréal, dans le cadre d’une rencontre Culture-éducation. J’ai donc dû me lever à cinq heures Am, déneiger la voiture, transporter des boites de livres, douze boites, en fait, totalisant deux-cent-cinquante-quatre livres, braver la poudrerie et le trafic, pour me rendre à cette école.

Arrivée sur les lieux, j’ai garé mon véhicule dans le stationnement et me suis précipitée vers les portes d’entrée de l’établissement, histoire d’aller demander de l’aide. Au moment de poser ma main sur la clenche, la porte s’est entrebâillée, me dévoilant le regard fasciné d’un jeune garçon, modèle réduit. Puis une autre porte s’est ouverte, me montrant d’autres modèles réduits, au total, une dizaine d’enfants venus me prêter main forte, accompagnés d’un modèle grandeur nature, leur directrice, en fait. Du coup, je me suis vue, en pensée, bien sûr, coiffée d’un énorme chou rouge décoratif, dans le genre de celui qu’on met sur l’emballage d’un cadeau de noël. Le prélude d’une rencontre mémorable, ai-je alors pensé.

L’on s’est très vite installé dans une salle de jeu où j’ai pris d’abord le temps de me présenter, puis leur ai parlé un peu du métier d’écrivain. Ensuite, l’on est passé aux choses sérieuses : la matière à l’étude, soit le schéma narratif. À mon grand étonnement, les enfants s’intéressaient à la matière. Non seulement cela, ils étaient volontaires, certains levant leur main avec empressement, d’autres cherchant à se faire remarquer dans l’espoir que je les choisisse. Mais ce qui m’a le plus surprise, ç’a été leur vivacité d’esprit, leur maturité émotionnelle et leur soif du savoir. Surtout, le savoir. Le savoir-apprendre. C’était comme s’ils savouraient chaque partie de la matière que je leur enseignais. À la fin de notre rencontre, je leur ai annoncé que j’avais fait de la recherche et du développement sur du matériel pédagogique efficient au cours des dix dernières années, et qu’ils allaient bientôt y avoir accès. Ils se sont mis à m’applaudir. Un court moment, l’espace d’un instant, j’ai eu l’impression d’être une star. Je suis restée bouche bée.

Là, dans cette école, qui sert de phare à 235 élèves, j’ai vu l’émerveillement, la volonté de réussir et le désir d’apprendre. Surtout d’apprendre. Apprendre pour se construire un avenir sûr, un avenir prospère, un avenir meilleur.

Là, dans cette école, j’ai vu le dévouement. Le dévouement d’une directrice et de ses enseignantes, lesquelles procurent à leurs élèves un sentiment de sécurité, un sentiment de stabilité.

Là, dans cette école, j’ai vu l’avenir de demain. J’ai vu l’enjeu des Québécois et des Québécoises. Car, dans chacun de ces enfants, il y a un peu de nous. C’est à nous et à nous tous à qui revient la tâche de faire la différence pour ces jeunes. Ces jeunes qui vivent dans des milieux défavorisés.

Hier, ce que j’ai fait, c’est me faire un cadeau.

Ceux qui me connaissent diront plutôt : « La fourmi Atomas n’a qu’à bien se tenir. Manon Éléonor Rossignol a sorti sa cape Super Woman, cette semaine. Elle s’est employée à concocter du matériel pédagogique pour sa rencontre Culture-éducation et à signer toutes les copies d’Isory Poutch, tome I. Un livre par élève pour tous les élèves d’une école...  Ouf ! Ça n’en fait des signatures ! Mais c’est ça, Manon Éléonor : la super Woman, la Nanny Mc Phee des tutrices, le département des miracles.

Ils ont tout faux. Car c’est à moi à qui j’ai fait ce cadeau. Le cadeau d’obtenir la réponse à une question qui me chicote l’esprit depuis tout près de dix ans : je sais enfin ce que ça fait de faire une différence collective sur le plan académique des enfants. On se sent fier de participer à construire un monde meilleur. Et on a alors le goût de continuer à se dépasser. Se dépasser pour eux. Surtout pour ces jeunes défavorisés qui, si l’on y met du sien, seront nos médecins de demain, nos enseignants, nos politiciens. Des hommes et des femmes dotés d’une grande maturité émotionnelle et d’une conscience collective éveillée. Un trésor qu’il faut à tout prix préserver.

En fin de compte, c’est à moi à qui vous avez fait le cadeau, Rouge FM, en me jumelant avec cette école en milieu défavorisé, à Montréal. Pour cela, je vous dis « merci » !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire