Se sentir incompétent dans sa
langue maternelle est un sentiment très difficile à vivre pour un enfant TDA(H),
sentiment qu’il ressent dès son primaire. Au premier cycle du primaire, en fait.
À partir de cet instant, à partir
du moment où l’enfant se sent différent de ses pairs, il achète l’idée qu’il
ne peut pas se comparer aux autres. Il achète l’idée qu’il n’est pas bon, qu’il
n’est pas intelligent. Dès lors, l’enfant s’approprie « une chape de plomb », chape
qu’il enfile dès qu’il se sent menacé dans son estime personnelle dangereusement fragilisée.
C’est le début d’un nouveau
conditionnement qui prend place, conditionnement de survie, cimenté par les
nombreuses interventions professionnelles, lesquelles l’incitent vite à enfiler
sa chape de plomb, notamment à partir du moment où le neuropsychologue
l’évalue : « J’ai un cerveau qui ne me permet pas de m’identifier
à mes pairs dans ma langue maternelle, car un professionnel a remis un rapport
long comme le bras à mes parents dans lequel il a écrit que je suis TDA(H). »
À l’école, la direction remet un
plan d’intervention à ses parents, ce qu’il apprend, bien sûr ! Vite comme l’éclaire, l’enfant enfile sa chape
de plomb : « L’on m’a étiqueté à l’école, et mes pairs vont s’en rendre
compte. C’est trop dur ! Je veux mourir ! »
L’ENFANT
TDA(H) : « JE ME COMPORTE MAL EN CLASSE, MAIS PERSONNE NE LE
COMPREND. JE VEUX MOURIR ! », DIX-NEUVIÈME POST, PARTIE II
Manon Éléonor Rossignol,
Chercheuse indépendante en enseignement du français par des processus métacognitifs pour
l’apprenant TDA(H)
Rédactrice, correctrice-réviseure,
Romancière
manoneleonor.blogspot.ca
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