Se servir de l’humour
procure un avantage au parent lorsqu’il communique avec son adolescent, bien
que ça ne soit pas toujours facile à faire :
« Peut-être me perçois-tu comme le
Capitaine Crochet lorsque je te tiens des propos sur tes devoirs, sur tes
leçons ou sur tes résultats scolaires ! Je peux le comprendre et je ne
cherche pas à en changer la perception ; l’adolescence est un passage obligé
difficile à traverser puisqu’elle provoque des conflits intérieurs chez le
jeune. Et tu n’en fais pas exception.
Cela dit, c’est à toi que revient la
tâche d’apprendre à te conscientiser sur tes émotions lorsqu’elles montent en
toi et qu’elles te causent des conflits intérieurs ou qu’elles t’incitent à
adopter des comportements conditionnés qui te poussent à ne pas faire tes devoirs de
français, comportements que tu as conditionnés au fil des années pour protéger
ton estime de toi, ton trouble d’apprentissage t’incitant à le faire.
Autrement dit, tu gagneras de la
maturité émotionnelle en t’exerçant à identifier tes comportements conditionnés,
puisque cela te permettra d’identifier les sentiments qui les accompagnent. Au bout d’un certain temps, tu en verras les
bénéfices. Par exemple, lorsqu’un adulte te critiquera sur un de tes comportements,
tu chercheras à comprendre ce qui l’a motivé à le faire, plutôt que de te sentir
offenser, pis encore, te choquer
contre lui. En fin de compte, en cherchant à atteindre une maturité émotionnelle, tu apprendras à mieux te connaître,
et c’est cette connaissance de toi qui te procurera un sentiment de sécurité
intérieure.
Toutefois, au cours de cette période
« d’entraînement émotionnel », si tu sens que tu perds pied, que tu
perds le contrôle de ta vie et que tu as besoin d’en parler à quelqu’un, tu
peux venir me voir. J’incarnerai le rôle de Nana, la chienne adorée de Peter
Pan ! Trêve de plaisanteries, mon grand. Je suis là pour toi si tu sens le
besoin de parler à quelqu’un. Mais tu peux aussi choisir une autre personne que
moi pour le faire, un adulte bienveillant sur qui tu peux compter, par exemple.
Voilà ! Je te laisse penser à tout cela. Je t’aime très fort. »
Après un certain
temps, un climat de respect s’installe : le parent laisse l’adolescent
diriger son navire, et l’adolescent parvient à garder le cap.
En fin de compte,
James Crochet n’a rien de bien méchant et Peter Pan accepte de grandir. Comme
quoi la réalité peut parfois dépasser la fiction !
Manon Éléonor Rossignol,
Chercheuse indépendante en enseignement du français par des processus métacognitifs pour
l’apprenant TDA(H)
Rédactrice, correctrice-réviseure,
Romancière
manoneleonor.blogspot.ca
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