dimanche 2 avril 2017

LE PARENT DE L’ENFANT TDA(H) : « COMMENT ÇA, ON N’APPREND PAS À ÉCRIRE DES TEXTES À L’ÉCOLE ! »



ON NE NAIT PAS AVEC UN CRAYON DANS L’OREILLE !

Savoir bien écrire un texte, ça ne s’apprend pas à l’école. À l’école, on outille les élèves. Tout parent devrait savoir ça.

En fait, l’on n’oblige pas les élèves à s’adonner à l’écriture, car ça ne fait pas partie des « us et coutumes » des établissements scolaires au Québec. En effet, sur ce point de vue, l’on n’a établi aucun consensus. Si c’était le cas, le gouvernement aurait implanté un programme d’entraînement quotidien où tous les élèves seraient obligés de se consacrer à l’écriture durant une période scolaire.

Ceci dit, puisqu’on ne nait pas avec un crayon dans l’oreille et que l’on ne conditionne pas l’enfant à écrire des textes par une séance d’écriture obligatoire à l’école, c’est le parent qui doit s’acquitter de cette tâche. Voici donc ce que tout parent doit savoir sur l’art d’apprendre à un enfant à bien écrire un texte.

UN COFFRE À OUTILS BIEN GARNI 

Il y a trois choses qu’un jeune doit faire pour arriver à bien écrire un texte. Les deux premières : il doit lire beaucoup et beaucoup écrire. L’un ne va pas sans l’autre. Il n’y a pas à s’en sortir de là. Même s’il se tape un livre par semaine, le jeune doit écrire des textes, car, si la lecture le familiarise avec le processus d’écriture, la mise en pratique, elle, le lui rend « accessible » : le jeune entraîne son cerveau à « photographier » les techniques et les styles d’écriture en lisant un livre ; l’acte d’écrire un texte, lui, permet au jeune de « matérialiser » ce que sa mémoire s’habitue à « photographier ». C’est un peu comme s’il recréait une copie de l’imagerie que crée son cerveau, lorsqu’il écrit un texte.

La troisième : il doit se munir d’un coffre à outils. Dans ce coffre, il y a du vocabulaire, vocabulaire que le jeune acquiert par ses lectures quotidiennes. Il doit aussi y avoir de la grammaire. Et pour cause ! Si votre jeune écrit des phrases comme celle-ci, appelez tout de suite la police : le corps a été transporté jusqu’au salon. Sac à papier ! Le tueur, où est-il ? S’il y a un corps étendu dans le salon, c’est qu’il y assurément un tueur caché à quelque part dans la maison, non ? À moins qu’un régiment de fourmis l’aient transporté jusqu’au salon, le corps ne peut s’être déplacé par lui-même jusqu’à là. Il faudrait plutôt écrire ceci : le tueur a transporté le corps jusqu’au salon. Là, c’est mieux ! Après tout, c’est toujours bien le tueur qui l’a tué, ce corps !

En somme, il importe peu qu’un enfant aille dans une école privée ou une école publique, car la règle est la même pour tout le monde lorsqu’on veut bien écrire un texte : lire beaucoup et beaucoup écrire.


IL N’Y A PAS DE PASSE-DROIT AU CÉGEP !

Le jeune qui s’est dispensé de la lecture et de l’écriture durant son primaire et son secondaire, ça devient dramatique pour lui, au cégep, puisqu’il n’y a pas de passe-droit rendu là. Rendu là, on prend pour acquis que l’étudiant maîtrise la langue française tant sur la grammaire, sur l’orthographe, sur la syntaxe, sur la ponctuation, sur les homonymes que sur l’analyse des textes, sur la compréhension des figures de style et sur la théorie et la pratique de l’argumentation.

Concrètement, ce que ça veut dire, c’est que le cégépien doit être efficient sur la rédaction de ses textes. Il doit donc être capable de produire un texte en ne faisant qu’une faute aux quarante-cinq mots écrits. Et il est mieux d’y arriver, car, l’on soustrait 30 points de sa note finale, pour les fautes qu’il laisse dans une dissertation. Quand on pense que la dissertation ministérielle compte 900 mots, on comprend pourquoi il vaut mieux maîtriser la langue française bien avant d’arriver au cégep.

En terminant, j’ose donner un conseil aux parents : si votre enfant se trouve au primaire ou au secondaire, il est de votre devoir de lui apprendre à « engranger » de l’expérience sur la langue française. Habituez-le à aller chercher des compétences en grammaire. Entraînez-le à photographier les styles et les techniques d’écriture par la lecture et amenez-le à acquérir de l’expérience en écriture. Ces règles, tatouez-vous-les sur le front, s’il le faut, mais, de grâce, ne les oubliez pas. Ne les cachez pas au fond de votre mémoire !


      Manon Éléonor Rossignol,
      Chercheuse indépendante en enseignement du français par des processus métacognitifs pour
      l’apprenant TDA(H)
      Rédactrice, correctrice-réviseure,
      Romancière
      manoneleonor.blogspot.ca
      manoneleonor@videotron.ca


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire